Saumya Chakrabarti, Author at Globaldev Blog https://globaldev.blog/fr/author/saumya-chakrabarti/ Research that matters Wed, 19 Apr 2023 13:34:39 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3 https://globaldev.blog/wp-content/uploads/2023/03/Logotype_02-1.svg Saumya Chakrabarti, Author at Globaldev Blog https://globaldev.blog/fr/author/saumya-chakrabarti/ 32 32 La crise du Covid-19 en Inde : des mesures drastiques sont nécessaires https://globaldev.blog/fr/la-crise-du-covid-19-en-inde-des-mesures-drastiques-sont-necessaires/ Sun, 24 May 2020 20:48:11 +0000 http://wordpress.test/la-crise-du-covid-19-en-inde-des-mesures-drastiques-sont-necessaires/ A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’Inde traverse une crise sans précédent en raison de la pandémie et des mesures de confinement qui en découle. Le présent article vise à démontrer la nécessité de mesures drastiques afin de relancer l’économie à court, moyen et long terme. L’État doit adopter des mesures institutionnelles d’envergure et

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A l’heure où nous écrivons ces lignes, l’Inde traverse une crise sans précédent en raison de la pandémie et des mesures de confinement qui en découle. Le présent article vise à démontrer la nécessité de mesures drastiques afin de relancer l’économie à court, moyen et long terme. L’État doit adopter des mesures institutionnelles d’envergure et injecter massivement des liquidités dans l’économie afin de la relancer depuis sa base.

L’Inde, la plus grande démocratie du monde, est confinée de façon drastique. Elle se trouve désormais prise en tenaille entre la menace de la pandémie et celle du désastre économique. Tandis que l’ombre du Covid-19 plane sur le monde entier, le confinement et sa myriade de conséquences se sont abattus sur l’immense part défavorisée de la population indienne travaillant dans de petites exploitations agricoles ou dans les nombreuses activités non agricoles du secteur informel.

De ce fait, l’Inde doit prendre des mesures drastiques si elle souhaite protéger ses citoyens et citoyennes durant cette crise sans précédent et relancer son économie dans le monde de l’après-Covid-19. L’ampleur et la nature profondément inégalitaire de la catastrophe économique qui se profile nous obligent à nous éloigner des discours politiques traditionnels sur la conception capitaliste de la croissance, reposant sur un système de marché autonome, impersonnel, et tout particulièrement sur une utilisation plus intensive de la force de travail pour relancer l’économie en sortie de crise.

Ces stratégies semblent largement inadaptées et risquent d’exclure un grand nombre de personnes. De plus, elles pourraient même se traduire par une forte exploitation et par des pratiques contraires à l’éthique vis-à-vis de la grande majorité des travailleurs déjà défavorisés du secteur informel.

Les faits

Attardons-nous sur l’ampleur et les profondes inégalités dont souffrent les travailleurs du secteur informel indien et ceux travaillant dans de petites exploitations agricoles.

Le Tableau 1 présente la répartition de la main d’œuvre par secteur d’activité en Inde. On observe que le secteur informel non agricole (même si les nombreux travailleurs informels du secteur de la construction sont exclus ici), ainsi que le secteur agricole regroupe une proportion colossale.

Le Tableau 2 présente la productivité partielle du travail, une variable indiquant le niveau moyen du revenu du travail. Les niveaux de productivité de l’industrie manufacturière et des services sont extrêmement élevés par rapport à ceux des secteurs agricole et informel. Avec le temps, ces écarts se creusent, ce qui entraine un accroissement des inégalités.

Tableau 1 : Répartition de la main d’œuvre par secteur d’activité en Inde

Année

Secteur informel non agricole

Agriculture

Industrie manufacturière formelle

Autres secteurs

1999-2000

19,02 %

61,01 %

2,03 %

17,88 %

2010-2011

21,96 %

51,93 %

2,71 %

22,27 %

Source : calculé à partir des rapports NSSO et ASI (enquêtes statistiques du gouvernement indien) et de la base de données de la Reserve Bank of India.

Note : la section « Autres secteurs » inclut principalement les services du secteur formel et les secteurs de la construction formel et informel.

Tableau 2 : Productivité partielle du travail (annuelle) de différents secteurs d’activité en Inde (en roupies aux prix de 1993-1994)

Année

Secteur informel non agricole

Agriculture

Industrie manufacturière formelle

Autres secteurs

1999-2000

14 137

10 463

165 871

57 668

2010-2011

18 051

14 858

299 593

100 462

Source : idem que pour le Tableau 1.

Le confinement décrété au niveau national ne fait qu’aggraver la détresse des millions de travailleurs de ces secteurs en faisant peser la menace imminente de pertes d’emploi à grande échelle.

Comment réagir ?

Afin de prévenir cette catastrophe imminente, nous devons prendre des mesures radicales à court et moyen terme, mais également sur le long terme.

À court terme : sauver des vies

Des millions de personnes ont déjà perdu leur emploi. Les revenus s’amenuisent ou disparaissent et les circuits de production s’interrompent brusquement. Cela est particulièrement vrai pour les travailleurs informels de l’industrie manufacturière et les prestataires de services, les travailleurs non déclarés, et les personnes travaillant sur des exploitations agricoles petites ou isolées.

Toutes ces personnes ont sérieusement besoin de nourriture et de produits de première nécessité. Pour cela, des distributions doivent être organisées (par l’intermédiaire du système de distribution public [SDP], ou par l’intermédiaire des panchayats en zone rurale ou des municipalités en zone urbaine) pour approvisionner les habitants directement à leur foyer et les travailleurs migrants à leur refuge.

Pour compléter cela, on pourrait faire appel à un mécanisme important existant qui permettrait de fournir régulièrement un déjeuner aux personnes (basé sur le programme Midday-Meal du gouvernement indien visant à fournir un déjeuner gratuit dans les écoles pour améliorer la santé nutritionnelle des écoliers) dans tout le pays. Ainsi, le service de cette « cuisine géante » actuellement mise en place de façon partielle (en raison des règles strictes en matière d’hygiène) pourrait être étendu au niveau national. Pour cela, le vaste réseau du système scolaire (qui possède déjà une expertise dans la fourniture du déjeuner) pourrait être utilisé. Ces institutions et mécanismes existants doivent être renforcés. De plus, compte tenu de la gravité de la situation, l’important stock alimentaire de réserve du gouvernement devrait être distribué au lieu de servir (de façon ironique) à produire des désinfectants et du biocombustible.

La saison des moissons est déjà là. De ce fait, un plan d’achat ciblé (via les canaux publics et privés) et une stratégie de distribution efficace (via le SDP, un réseau de restauration pour les déjeuners, les panchayats et les municipalités) doivent être élaborés rapidement afin de protéger les agriculteurs contre une perte de revenus, les nombreux travailleurs agricoles contre la perte de leur emploi, ainsi que des millions de pauvres contre une potentielle famine.

De façon importante, même si ces mesures sont financées par une création monétaire (et non par un mécanisme de redistribution financé par des impôts), elles n’entraineront pas d’inflation. Au lieu de cela, cela pourrait même se traduire par une croissance globale de l’économie :

  • tout d’abord, si l’excédent du stock de réserve de nourriture est distribué gratuitement, les coûts de stockage de l’État vont par conséquent diminuer. Ainsi, la somme économisée pourrait financer des actions visant à stimuler la croissance et le développement ;
  • ensuite, si la procédure d’achat est financée par une création monétaire, et bien que cela implique une augmentation du pouvoir d’achat, les prix des denrées alimentaires n’augmenteront pas en raison de la présence des excédents de stocks de nourriture de l’État dans le système ;
  • enfin, cet excédent monétaire entraine un accroissement de la demande de produits non agricoles, ce qui permet de relancer l’économie (formelle et surtout, informelle) confinée au fil du temps.

À moyen terme : préserver les moyens de subsistance

Alors que l’économie sort progressivement du confinement, tôt ou tard, la demande devra être stimulée et l’offre libérée.

Pour cela, le transfert monétaire inconditionnel et universel semble être une option pertinente. Cette mesure pourrait être financée par la création monétaire ou par les réserves monétaires non utilisées, et devra cibler de façon spécifique les petites exploitations agricoles et les fabricants-consommateurs de produits non agricoles. Ce transfert monétaire peut s’effectuer par l’intermédiaire des banques, bureaux de poste, municipalités en zone urbaine, panchayats en zone rurale, postes de police et écoles.

Contrairement à des transferts monétaires au profit des travailleurs de l’industrie manufacturière, qui sont pour la plupart des consommateurs, et des grands entrepreneurs, qui sont pour la plupart des producteurs, la distribution monétaire aux petites exploitations agricoles et aux agents économiques non agricoles (particulièrement à l’immense majorité d’autoentrepreneurs) aura pour effet de stimuler à la fois la consommation et la production. Ainsi, si la demande augmente et que l’offre se stabilise, l’économie sera lancée sur la voie de la stabilité.

Nos recherches montrent que la stimulation simultanée de la demande et de l’offre par l’intermédiaire de transferts monétaires aux personnes pauvres (y compris par la création monétaire) n’entraine pas d’inflation, et ne nuit pas non plus au potentiel de croissance de l’économie, qui dépend principalement des grandes entreprises :

  • en premier lieu, l’injection de nouvelles liquidités dans l’économie augmentera le pouvoir d’achat d’une grande partie de la population, et entrainera par conséquent une hausse de la demande effective ;
  • en second lieu, si cette hausse de la demande s’accompagne d’une libération de l’offre drastique grâce à des programmes bien conçus et suivis, un processus de croissance globale sans inflation pourrait alors s’amorcer.

À long terme : le moment opportun

Etant donné que la population vivant de petites exploitations agricoles, et encore plus gravement la main d’œuvre non agricole, sont en grand danger, la relance de leurs activités doit faire partie des objectifs politiques prioritaires.

Le contexte actuel exige la création de nouveaux groupes sectoriels spécialisés par produit et un appui systématique aux groupes sectoriels existants reposant sur des millions de petits agents économiques ruraux et urbains du secteur informel. Ces groupes sectoriels pourraient également bénéficier d’un rapprochement avec l’économie moderne.

Pour cela, le gouvernement doit jouer le rôle crucial de facilitateur. Il doit fournir un appui sous différentes formes (telles que des cartographies, l’acquisition de compétences au niveau local, le développement d’infrastructures physiques et sociales, l’innovation technologique, la communication et l’intégration de marchés) et organiser les groupes sectoriels entre eux de façon à connecter la longue chaîne de valeur.

L’intervention de l’Etat, notamment par l’octroi de droits sur l’utilisation de terres (comme espace de travail) et d’autres droits sur l’utilisation de ressources complémentaires (telles que les infrastructures publiques, l’eau et l’énergie), pourrait aider les petits agents économiques à fournir leurs biens ou services par l’intermédiaire d’une seule et même plateforme. Cela leur permettrait non seulement de renforcer leurs liens avec les autres acteurs de la chaîne de valeur, mais également de créer des échanges dynamiques, d’exploiter les potentiels de synergie en partageant les ressources tangibles et intangibles, d’atteindre des marchés plus importants, et ainsi d’améliorer leur compétitivité. Le moment est idéal pour mettre en œuvre ces transformations audacieuses.

Enfin, ce grand plan de relance devrait non seulement stimuler les micro-agents économiques mais également générer un mécanisme robuste de reproduction au niveau macroéconomique grâce au renforcement important des infrastructures d’une part, et à la génération de revenus à grande échelle d’autre part.

Conclusion

L’État indien doit adopter des mesures institutionnelles d’envergure et injecter massivement des liquidités dans l’économie afin de la relancer depuis sa base. En effet, compte tenu du monumental « échec du droit à l’échange », le marché est absolument incapable de générer une croissance véritablement inclusive. Par conséquent, le fait d’attendre la réponse du marché pourrait entrainer une véritable catastrophe économique et dans le même temps un cataclysme politique.

Malheureusement, nous observons que les distributions et les dépenses de nourriture, de produits de première nécessité et d’argent mises en œuvre jusque-là sont complètement inadaptées, ne sont que partiellement ciblées, s’effectuent au compte-goutte, et sont particulièrement inopportunes.

De la même manière, l’aide promise au très vaste secteur informel non agricole manque également de pertinence. En effet, le gouvernement a annoncé en fanfare un plan d’aide de 40 milliards de dollars sous la forme de prêts sans garantie accordés à environ cinq millions de micro, petites et moyennes entreprises. Pourtant, selon ses propres données, en 2015-2016, le gouvernement annonce que le secteur informel (exception faite de l’immense secteur informel de la construction) était bien plus important, avec plus de 63 millions d’entreprises. On peut affirmer qu’il subsiste donc un niveau élevé d’exclusion qui s’explique par le fait que des millions de petits agents du secteur informel n’ont pas accès au crédit.

Par ailleurs, étant donné que la politique post-Covid-19 à l’étude encouragerait le développement d’infrastructures à forte intensité de capital, nous risquons très probablement de voir émerger un problème similaire d’exclusion massive et d’exploitation des agriculteurs possédant peu d’actifs.

De ce fait, nous appelons à la mise en place de mesures de transfert monétaire et de distribution alimentaire universels à court et moyen terme. Nous plaidons également pour un développement à long terme s’appuyant sur des groupes sectoriels au profit du secteur informel non agricole et du secteur agricole. Pour cela, il convient de ne pas soutenir exclusivement l’offre dans un environnement où une grande incertitude pèse sur la demande.

 

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Inde : transition de l’agriculture et croissance du secteur informel https://globaldev.blog/fr/inde-transition-de-lagriculture-et-croissance-du-secteur-informel/ Sun, 01 Apr 2018 15:32:27 +0000 http://wordpress.test/inde-transition-de-lagriculture-et-croissance-du-secteur-informel/ Le processus de croissance économique en Inde entraîne la dépossession de millions de petits exploitants agricoles et non agricoles, qui trouvent pour la plupart refuge dans les secteurs informels de l’économie. L’auteur souligne le phénomène particulier de « l’approfondissement du dualisme », reflétant non seulement la séparation formel-informel mais également une fracture de l’informalité. L’auteur appelleen réponse

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Le processus de croissance économique en Inde entraîne la dépossession de millions de petits exploitants agricoles et non agricoles, qui trouvent pour la plupart refuge dans les secteurs informels de l’économie. L’auteur souligne le phénomène particulier de « l’approfondissement du dualisme », reflétant non seulement la séparation formel-informel mais également une fracture de l’informalité. L’auteur appelleen réponse à une « conception de politiques dualistes », en encourageant d’une part les liens entre le secteur formel et la partie la plus dynamique et avancée du secteur informel, et d’autre part, un regroupement de petites entreprises informelles.

Alors que l’économie de l’Inde connaît une croissance soutenue, la nature de sa transformation structurelle révèle une tendance troublante. Selon le India Labour and Employment Report 2014, (rapport 2014 sur la main-d’œuvre et l’emploi en Inde) malgré un changement structurel continu de la main-d’œuvre hors agriculture (le secteur primaire), la majorité de l’expansion de l’emploi dans le secteur agricole est non organisée et informelle, caractérisée par de faibles revenus et de mauvaises conditions de travail.

L’analyse sectorielle indique une chute de la croissance de l’emploi dans le secteur de l’agriculture et une augmentation importante des services de niveau inférieur. En ce qui concerne le secteur manufacturier, la croissance de l’emploi est faible. De plus, la majorité de l’expansion de l’emploi dans le secteur secondaire est limitée aux travaux de construction à bas salaires. Ainsi, le secteur informel persiste et s’étend malgré la croissance du secteur formel.

Attraction/Répulsion

L’Inde est-elle donc témoin d’une transformation progressive qui la  sortira efficacement de l’agriculture ? Ou est-ce plutôt le secteur informel qui persiste et même s’étend comme un autre site de misère ( de même qu’avec l’agriculture à petite échelle) ? Et enfin, la croissance du secteur informel et de l’économie dans son ensemble peut-elle résoudre les problèmes du secteur informel ou aggrave-t-elle en réalité le problème ?

Contrairement au discours dominant et aux perceptions populaires, nous avons montré à travers nos recherches sur plus d’une décennie que la croissance de l’économie indienne (grâce à ses secteurs formels) est la première cause de l’expansion du secteur informel.

La croissance économique pousse la population agraire et la population traditionnelle non-agraire, toutes deux en détresse, vers le secteur informel en gestation. Mais seule une partie de cette population est en mesure de profiter des avantages de la croissance à travers ses liens avec le secteur formel.

La plus grande frange de la population informelle non-agricole demeure dissociée des segments modernes dynamiques de l’économie ; ses membres sont engagés dans la production à faible niveau. Ils dépendent en partie des ressources à petite échelle locales et produisent pour les marchés locaux. De plus, cette vaste majorité de personnes dépossédées erre d’une profession à une autre comme des « néo-nomades ».

Par conséquent, nous observons un phénomène particulier : « l’approfondissement du dualisme » (au lieu de son dépérissement, comme on aurait pu l’imaginer). Non seulement existe-t-il une distinction entre les secteurs formel et informel, mais il existe également des fractures au sein du secteur informel.

En termes plus fondamentaux, nous montrons que la dualité est en fait aggravée par l’expansion de la formalité capitaliste. Au lieu de renforcer la croissance inclusive, l’accroissement de la formalité produit une structure économique fracturée et déformée. Il assure la persistance d’une informalité fissurée.

Les secteurs informels (hétérogènes) s’étendent en parallèle avec le secteur formel à travers des facteurs d’attraction et de répulsion : au fur et à mesure que la formalité grandit, les petits agriculteurs, ainsi que les producteurs agricoles indigènes et traditionnels sont asphyxiés du fait de la diminution des ressources. Les petits producteurs sont précipités hors des secteurs agricoles et non agricoles.

La croissance économique, basée sur une expansion des secteurs capitalistes formels, nécessitent d’importantes ressources. Cela entraîne une fuite des ressources tirées des secteurs non capitalistes, en particulier l’agriculture à faible niveau et les activités connexes. Par conséquent, les « Jal-Jangal-Jameen » (eau-forêt-terre) sont soit convertis pour s’adapter à la demande du processus de croissance capitaliste à travers les moyens économiques ou expropriés avec l’utilisation de la puissance politique.

Ce processus alimente la croissance économique, mais dépossède des millions de petits producteurs agricoles et non agricoles traditionnels. Cette masse marginalisée trouve son refuge essentiellement dans les secteurs informels. Cependant, seuls quelques privilégiés peuvent trouver un refuge dans des segments avancés du secteur informel (tiré par la formalité elle-même). Une large frange de cette population migrante est poussée dans des activités informelles mal payées et à petite échelle. Cette informalité s’étend parallèlement à l’approfondissement de l’inégalité ou de la dualité intra-sectorielle.

Démarche à suivre

Si l’informalité (en particulier la large portion qui demeure hors du circuit du capital et de la formalité) doit survivre et se battre, elle doit négocier avec la puissance du capital et de la formalité. Elle ne peut pas éviter la dynamique agressive du secteur formel.

Le défi de l’informalité peut être pertinent uniquement s’il peut agir comme un collectif cohésif ; et un amas de développement de l’informalité pourrait offrir un répit. Les perspectives de regroupement des entreprises informelles à petite échelle et l’organisation du pouvoir socioéconomique et politique, ainsi que les capacités des amas d’entreprises informelles vis-à-vis des structures formelles, pourraient offrir de la matière pour des recherches importantes.

La partie dynamique avancée du secteur informel pourrait prospérer en même temps que le secteur formel en raison de ses liens avec ce dernier. Par conséquent, les décideurs pourraient se conceentrer sur les effets de ces liens pour encourager ce segment du secteur informel. Cependant, pour l’autre portion du secteur informel, qui, elle, est plus en difficulté, une promotion délibérée de l’industrialisation en grappes (dressé contrer l’expansion sectorielle formelle) pourrait être essentielle. Par conséquent, une expansion de l’informalité dualiste suppose une conception politique dualiste.

 

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