Santé mentale et développement Archives - Globaldev Blog https://globaldev.blog/fr/blog_categories/sante-mentale-et-developpement-fr/ Research that matters Tue, 25 Apr 2023 11:21:12 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3 https://globaldev.blog/wp-content/uploads/2023/03/Logotype_02-1.svg Santé mentale et développement Archives - Globaldev Blog https://globaldev.blog/fr/blog_categories/sante-mentale-et-developpement-fr/ 32 32 GlobalDev et la santé mentale https://globaldev.blog/fr/globaldev-et-la-sante-mentale/ Wed, 20 Jul 2022 11:17:20 +0000 http://wordpress.test/globaldev-et-la-sante-mentale/  Les guerres, les pandémies et les catastrophes environnementales peuvent toutes avoir des conséquences désastreuses sur la santé mentale des populations. GlobalDev a déjà publié plusieurs articles consacrés à ce problème croissant mais négligé dans les pays en développement, et aux réponses politiques possibles. Selon l’Organisation mondiale de la santé, en 2019, une personne sur huit,

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 Les guerres, les pandémies et les catastrophes environnementales peuvent toutes avoir des conséquences désastreuses sur la santé mentale des populations. GlobalDev a déjà publié plusieurs articles consacrés à ce problème croissant mais négligé dans les pays en développement, et aux réponses politiques possibles.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, en 2019, une personne sur huit, soit 970 millions de personnes dans le monde, vivait avec un trouble mental. Ce nombre a augmenté de façon spectaculaire au cours de la première année de la pandémie de Covid-19, qui a vu une augmentation de 25 % des troubles anxieux et dépressifs. Pourtant, les praticiens du développement accordent relativement peu d’attention à la santé mentale. À GlobalDev, nous avons décidé de mettre en lumière les liens entre santé mentale et développement en publiant une série d’articles sur le sujet. Voici ce que nous avons appris jusqu’à présent. 

Comme le disent Marc Rockmore et ses collègues dans leur article intitulé Défis du développement liés à la santé mentale et environnement, « les troubles de la santé mentale sont une préoccupation de premier ordre en matière de développement. » Non seulement les maladies mentales entraînent des coûts directs en matière de santé générale, mais il a également été démontré qu’elles ont un impact important sur les carrières, les marchés du travail et les revenus des travailleurs. 

Les auteurs expliquent que l’exposition à des traumatismes importants au début de la vie n’est pas la seule cause des problèmes de santé mentale à l’âge adulte. De fait, les recherches montrent que des événements tels que les variations de revenus et les changements climatiques peuvent également être à l’origine de troubles mentaux.

 

Défis du développement liés à la santé mentale et environnement

 

De même, dans son article sur la santé mentale et les objectifs de développement durable, Crick Lund explique que la dépression, l’anxiété, le syndrome de stress post-traumatique et la schizophrénie sont déterminés par la société et que, par conséquent, les traiter sans s’attaquer à l’environnement qui en est la cause pourrait être contre-productif. Comme il le dit, « Pourquoi soigner les gens si c’est pour les renvoyer ensuite vers les circonstances qui les ont rendus malades en premier lieu ? »

Lund appelle à un programme de développement intégré utilisant la santé mentale à la fois comme moyen et objectif du développement international. Il illustre ce besoin comme suit : « La réduction de la violence sexiste, les transferts monétaires, l’amélioration du logement, l’amélioration de l’éducation et les réponses rapides aux urgences humanitaires sont tous profitables à la santé mentale – et leur impact et leur durabilité pourraient potentiellement être renforcés par des interventions intégrées de santé mentale. »

 

Santé mentale et objectifs de développement durable

 

L’exposition aux conflits est un autre facteur important qui affecte la santé mentale des individus. Dans son article intitulé Santé mentale : des interventions fondées sur des preuves dans des pays sortant d’un conflit, Theresa Betancourt suggère de recourir aux programmes d’éducation et de formation pour l’emploi comme plateformes alternatives permettant de fournir des services de santé mentale. 

Comme elle l’explique, un enfant sur six vit dans un pays en conflit – ce qui peut avoir de graves conséquences sur leur santé mentale, augmentant le risque de dépression, d’anxiété et de troubles post-traumatiques. En outre, si les conflits accentue le besoin de services de santé, ils détruisent en parallèle les infrastructures sanitaires, privant ainsi la majorité des personnes souffrant de troubles mentaux de tout traitement. Par conséquent, « L’intégration d’interventions de santé mentale reposant sur des preuves scientifiques à des programmes d’aide innovants, par exemple visant l’éducation, l’emploi et l’entrepreneuriat chez les jeunes, peut avoir des effets positifs sur la réalisation des activités du quotidien et les relations interpersonnelles des jeunes. »

 

Santé mentale : des interventions fondées sur des preuves dans des pays sortant d’un conflit

 

On ne peut évoquer la santé mentale sans parler de la pandémie. Comme nous l’avons mentionné précédemment, au cours de la première année de la pandémie, une augmentation de 25 % des cas d’anxiété et de dépression a été constatée. 

Dans leur article intitulé Quel est le coût des mesures de confinement sur la santé mentale ? L’exemple de la Turquie, Onur Altindag et ses collègues montrent qu’à court terme, les restrictions de circulation entraînent une détérioration importante de la santé mentale à cause de l’isolement social et physique, en particulier chez les populations les plus vulnérables.

 

Quel est le coût des mesures de confinement sur la santé mentale ? L’exemple de la Turquie

 

Le déclin de la santé mentale pendant la pandémie a également été mentionné dans plusieurs de nos articles traitant de l’insécurité alimentaire pendant la Covid-19, de la résilience pendant la pandémie et de la manière dont les Think Tanks des pays du Sud ont répondu aux défis posés par cette période.

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Quel est le coût des mesures de confinement sur la santé mentale ? L’exemple de la Turquie https://globaldev.blog/fr/quel-est-le-cout-des-mesures-de-confinement-sur-la-sante-mentale-lexemple-de-la-turquie/ Mon, 01 Feb 2021 13:40:30 +0000 http://wordpress.test/quel-est-le-cout-des-mesures-de-confinement-sur-la-sante-mentale-lexemple-de-la-turquie/ Répondre à la crise du Covid-19 par des mesures de confinement et de restriction de circulation est efficace pour réduire la propagation du virus, mais cela pourrait aussi avoir un impact négatif immédiat sur la santé mentale, en particulier au sein des populations vulnérables. Cet article synthétise les résultats d’une enquête sur l’impact des mesures

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Répondre à la crise du Covid-19 par des mesures de confinement et de restriction de circulation est efficace pour réduire la propagation du virus, mais cela pourrait aussi avoir un impact négatif immédiat sur la santé mentale, en particulier au sein des populations vulnérables. Cet article synthétise les résultats d’une enquête sur l’impact des mesures de confinement strictes et prolongées parmi les générations plus âgées en Turquie. L’étude montre qu’à court terme, les restrictions de circulation entraînent une détérioration importante de la santé mentale à cause de l’isolement social et physique.

De quelle manière les restrictions imposées à cause du Covid-19 par les gouvernements du monde entier affectent-elles notre santé mentale ? Les premiers indicateurs suggèrent que le coût du Covid-19 en matière de santé mentale sera élevé, une étude ayant chiffré à 1,6 milliard de dollars le montant du traitement des troubles de santé mentale liés à une pandémie pour une seule année aux États-Unis. Les manifestations de dépression et d’anxiété sont en augmentation, suscitant une inquiétude sans précédent au sein du milieu de la santé publique.

Depuis le début de la pandémie, un nombre croissant de recherches ont démontré le lien négatif entre le Covid-19 et la santé mentale dans le monde entier, en particulier dans les pays développés.

Cependant, il est difficile d’identifier un lien de cause à effet et de quantifier la relation entre le risque du Covid-19, la mobilité physique limitée, l’isolement social et la santé mentale. La dégradation de la santé mentale des individus pourrait être à la fois la cause et la conséquence de l’isolement social et physique. La corrélation observée n’implique pas une relation de causalité car des facteurs de confusion tels que les événements antérieurs de la vie, l’enfance et la situation peuvent influer sur l’exposition au Covid-19, l’isolement social et physique et les résultats en matière de santé mentale.

Pour contourner ce problème d’évaluation empirique et estimer les conséquences de la pandémie sur la santé mentale, les chercheurs ont fait preuve de créativité. Par exemple, une étude s’appuie sur des enquêtes menées avant et après les périodes de confinement aux États-Unis pour montrer que la santé mentale des personnes vivant là où les mesures de confinement sont strictes s’est davantage détériorée que celle des personnes vivant dans des États où ces restrictions sont moins sévères. Deux autres études documentent l’augmentation des indicateurs de détresse mentale en Europe et aux États-Unis en exploitant les tendances de Google pré et post confinement, en comparant le nombre de recherches autour de termes prédéfinis et relatifs au bien-être tels que « solitude » et « suicide ».

Notre étude repose sur un cadre unique permettant de surmonter certaines des difficultés empiriques rencontrées pour mesurer l’impact des mesures de restriction de circulation sur la santé mentale. Nous étudions un couvre-feu de longue durée, imposé en Turquie et qui n’est contraignant que pour les personnes âgées de 65 ans et plus. Nous considérons cette expérience politique naturelle comme un « essai contrôlé randomisé », un outil de recherche largement utilisé pour évaluer les causes et les effets.

Les consignes de confinement à domicile, imposées à la population âgée et appliquées strictement par le gouvernement turc, ont commencé fin mars 2020 et ont duré jusqu’à la mi-juin 2020, ce qui en fait l’une des plus longues politiques de confinement visant à réduire la mortalité due au Covid-19.

Comme nous le montrons dans l’étude, les personnes ayant à peu près atteint l’âge limite de 65 ans auquel le couvre-feu devient obligatoire ne présentent pas de différences notables dans les facteurs clés et sont donc comparables aux personnes de 65 ans et plus. Nous avons alors mené une enquête téléphonique, ciblant le groupe d’âge spécifique des 59 à 70 ans, afin de comparer ceux qui se trouvaient juste en dessous de l’âge limite et qui n’étaient donc pas concernés par les mesures de confinement prolongé imposées aux personnes ayant un peu plus de 65 ans. 

Le panel A de la figure 1 montre que le couvre-feu a réduit d’environ un jour le nombre de jours où les individus étaient sortis dans la semaine, ce qui correspond à une baisse approximative de 43 % par rapport au groupe de contrôle. De même, il a augmenté la probabilité de ne jamais quitter la maison de 24 à 30 points de pourcentage, ce qui correspond à une augmentation de 150 % par rapport au groupe de contrôle.

En utilisant un « questionnaire d’auto-évaluation » en 20 points (SRQ-20) développé par l’Organisation mondiale de la santé, nous constatons que la réduction de la liberté de déplacement résultant du couvre-feu a eu un impact considérable sur la probabilité de souffrir de détresse mentale. Le panel B de la figure 1 montre que ces effets sont observables à la fois pour les indicateurs somatiques, qui englobent les symptômes physiques de l’anxiété et de la dépression, et pour les indicateurs non somatiques, qui présentent des évaluations plus subjectives de l’anxiété et de la dépression.

Enfin, nous observons les moyens potentiels par lesquels une réduction de la mobilité entraîne une augmentation de la détresse mentale. Nos conclusions montrent que l’isolement social et physique joue un rôle particulièrement important dans la compréhension des résultats. Les mesures de restriction ont entraîné une réduction substantielle de l’interaction sociale avec les amis et la famille, ainsi qu’une diminution tout aussi importante de l’activité physique. Dans le même temps, nous ne trouvons aucune preuve de changement significatif des résultats sur le marché du travail ou des mesures des conflits au sein des ménages.

Alors que les décideurs politiques continuent à examiner les options politiques afin de répondre à la pandémie, il est impératif de comprendre les conséquences possibles du confinement à domicile de certains groupes de population. Cela est particulièrement important pour les restrictions liées à l’âge, car de nombreuses études fondées sur un cadre « susceptible-infectieux-immun » (SIR) soutiennent qu’il est possible d’obtenir de meilleurs résultats sur le plan social grâce à des politiques ciblées imposant des mesures de confinement plus strictes aux personnes de plus de 65 ans.

Mais comme de telles réponses politiques augmentent le risque de dépression et de suicide chez des populations déjà sensibles, elles nécessiteraient des interventions politiques supplémentaires pour en atténuer les effets négatifs. Ces dernières peuvent inclure la création de centres d’appel spécialisés dans la santé mentale, l’amélioration de l’accès aux services de « télésanté » et la mise en place de services de soutien locaux sur le terrain pour les populations à risque.

 

Figure 1

 

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Santé mentale : des interventions fondées sur des preuves dans des pays sortant d’un conflit https://globaldev.blog/fr/sante-mentale-des-interventions-fondees-sur-des-preuves-dans-des-pays-sortant-dun-conflit/ Mon, 16 Mar 2020 00:30:35 +0000 http://wordpress.test/sante-mentale-des-interventions-fondees-sur-des-preuves-dans-des-pays-sortant-dun-conflit/ Les jeunes qui subissent des traumatismes ou des pertes peuvent développer, à long terme, des problèmes de santé mentale et de fonctionnement quotidien. Le présent article souligne les défis et les modes d’intervention envisageables pour la santé mentale reposant sur des preuves scientifiques concernant l’utilisation de nouvelles plateformes d’acheminent de l’aide, à l’instar de programmes

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Les jeunes qui subissent des traumatismes ou des pertes peuvent développer, à long terme, des problèmes de santé mentale et de fonctionnement quotidien. Le présent article souligne les défis et les modes d’intervention envisageables pour la santé mentale reposant sur des preuves scientifiques concernant l’utilisation de nouvelles plateformes d’acheminent de l’aide, à l’instar de programmes d’éducation ou d’entrepreneuriat ciblant les jeunes. Ces plateformes pourraient permettre d’étendre la portée des services fournis. Lorsqu’ils sont greffés à d’autres programmes afin de promouvoir les perspectives d’avenir, les interventions pour la santé mentale reposant sur des preuves scientifiques peuvent avoir des effets positifs sur la santé mentale et stimuler les relations interpersonnelles chez les jeunes. Dans le même temps, cela pourrait permettre de renforcer les compétences académiques ou professionnelles des jeunes, une combinaison puissante pouvant conduire à une vie saine et productive.

À l’heure actuelle, notre monde doit faire face à la plus grande crise humanitaire depuis la Deuxième Guerre mondiale. Dans le monde entier, un enfant sur six vit dans un pays en conflit. Les conflits les exposent à de nombreuses adversités et limitent leurs possibilités pour se développer et construire un avenir meilleur. Ces expositions peuvent désigner des expériences directes de violence (certains assistent ou participent aux violences), et des effets indirects (par exemple une santé fragile, un appauvrissement économique ou un affaiblissement social, communautaire et des structures familiales.)

La violence et les pertes liées à la guerre ont de lourdes conséquences sur les jeunes, telles que des taux élevés de dépression, d’anxiété et de troubles de stress post-traumatique (TPST). De plus, la détresse psychologique résultant de traumatismes se manifeste souvent par des problèmes de régulation émotionnelle et dans la réalisation des activités du quotidien. Cela peut entrainer de mauvais résultats scolaires ou de mauvaises performances professionnelles ainsi qu’un isolement social.

S’ils ne sont pas pris en charge de façon efficace, ces problèmes de santé mentale peuvent avoir des conséquences à long terme sur le capital humain tout au long de la vie des individus affectés. Par ailleurs, ces difficultés sont accentuées à la suite d’un conflit, c’est-à-dire lorsque l’exposition directe à des traumatismes liés à la guerre se combine à d’autres adversités, telles que la pauvreté, les catastrophes naturelles et le déplacement.

Les obstacles aux solutions efficaces

La nécessité de traiter les effets des traumatismes sur la santé mentale et la réalisation des activités du quotidien chez les jeunes exposés à des événements de violence et d’adversité est au cœur de l’approche d’aide au développement dans les contextes touchés par le conflit. Toutefois, les recherches de solutions satisfaisantes se heurtent à différents obstacles.

Dans les faits, le taux de troubles mentaux non traités est extrêmement élevé dans les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire, où la guerre, la violence et la pauvreté sont fréquentes. Au niveau mondial, plus de 70 % des individus souffrant de troubles mentaux ne reçoivent pas de traitement. Par ailleurs, ce taux est bien plus élevé chez les enfants et les adolescents vivant dans de nombreuses régions touchées par un conflit.

Le conflit est un fléau à double tranchant qui d’une part accentue le besoin de services de santé, et d’autre part fait des ravages dans les infrastructures de santé. De ce fait, ces dernières sont souvent confrontées à des pénuries de matériels et de personnel.

Par ailleurs, ce manque d’accès à un traitement adéquat en matière de santé mentale tend à se maintenir durant les programmes de développement ciblant les jeunes. De fait, même lorsque les programmes d’aide au développement intègrent la santé mentale, leurs approches ne reposent généralement pas sur des preuves scientifiques et se concentrent, lorsque c’est le cas, sur une seule catégorie de trouble mental, tel que le trouble de stress post-traumatique. Par conséquent, ces programmes négligent souvent certaines problématiques transversales telles que la dysrégulation émotionnelle et les déficiences fonctionnelles, qui peuvent se manifester en marge de différentes catégories de troubles, depuis les réactions de stress traumatique jusqu’à la dépression ou l’altération du comportement. S’ils ne sont pas traités, ces problèmes de santé mentale peuvent entraver la capacité des jeunes à saisir les opportunités de développement, telles que la possibilité de retourner à l’école ou de participer dans des projets d’entrepreneuriat.

Les nouvelles plateformes d’acheminement de l’aide

Les programmes d’éducation et de formation pour l’emploi sont rarement perçus comme des vecteurs potentiels de services de santé mentale. Pourtant, s’ils sont correctement exploités, ces programmes peuvent aider les jeunes à retrouver une vie saine et normale grâce à l’éducation ou le travail et dans le même temps, jouer le rôle de plateforme d’aide innovante pour atteindre les jeunes vulnérables par des interventions pour la santé mentale fondées sur des preuves scientifiques. Cela pourrait également favoriser la participation des jeunes dans les activités de construction de projets de vie.

Nos travaux de recherche en Sierra Leone illustrent ce potentiel. En 2002, immédiatement à l’issue de la guerre civile, nous avons lancé une enquête longitudinale sur les jeunes touchés par la guerre (LSWAY). Parmi les anciens enfants-soldats, nous avons relevé des niveaux importants de problèmes de santé mentale liés à leur exposition aux violences pendant la guerre, se traduisant par des troubles de la régulation émotionnelle, de la colère, des dépressions et des sentiments de désespoir. Notre enquête (LSWAY) a également révélé des facteurs de protection fondamentaux susceptibles d’optimiser les modèles d’interventions, tels que l’éducation, le soutien social, ou encore les relations communautaires et familiales. Ces facteurs sont déterminants pour maximiser les résultats des interventions auprès des jeunes touchés par la guerre.

À partir de ces conclusions, nous avons conçu l’Intervention pour la préparation des jeunes (YRI), un modèle d’intervention traitant les éléments communs à différents troubles mentaux et faisant appel à plusieurs composantes de la thérapie cognitive du comportement et de la thérapie interpersonnelle. Les interventions suivant l’approche de la YRI peuvent traiter les problématiques de santé mentale fréquentes chez les jeunes dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Cela est particulièrement vrai lorsqu’elles sont conçues en tenant compte du contexte d’intervention et des réalités de la sortie de tout conflit, à savoir un manque de ressources humaines pour la santé mentale.

Tandis que les programmes d’entrepreneuriat suivent les besoins du marché en s’assurant que les jeunes obtiennent des qualifications en vue de l’obtention d’un emploi, la YRI contribue à soutenir les jeunes dans la réalisation des activités du quotidien, la régulation émotionnelle et leurs facultés interpersonnelles. La YRI a prouvé son efficacité lors d’un essai ayant mis en œuvre cette approche dans une école. De ce fait, dans la mesure où elle a vocation à être mise en œuvre par des conseillers bien formés et supervisés, il est possible d’exploiter tout le potentiel de la YRI en l’intégrant à des programmes d’entrepreneuriat ciblant les jeunes.

Considérations pour la communauté du développement

Notre projet actuel, « Youth FORWARD », met en œuvre la YRI par l’intermédiaire d’un programme d’entrepreneuriat ciblant les jeunes. Ce type de rapprochement entre projets de santé mentale reposant sur des preuves scientifiques et programmes visant les moyens de subsistance met en évidence plusieurs considérations cruciales pour la communauté du développement. 

Tout d’abord, les programmes de développement ciblant les jeunes doivent absolument faire de la santé mentale une priorité. Cela requiert une approche transdiagnostique afin de traiter les principales problématiques, telles que la dysrégulation émotionnelle et l’altération des relations interpersonnelles, qui se manifestent en marge de différents troubles mentaux touchant les adolescents et les jeunes adultes, parmi lesquels la dépression, les problèmes de comportement et les réactions au stress traumatique.

Ensuite, les travaux de recherche et les interventions doivent s’adapter à chaque contexte spécifique. Toutes les considérations doivent s’appuyer sur les connaissances en matière de facteurs de risque et de protection au niveau de l’individu, de la famille, des pairs, de la communauté et de l’environnement social et culturel. Dans des contextes fragiles et touchés par un conflit, les programmes de développement doivent traiter les conséquences des violences et de l’insécurité sur la santé mentale des individus. En effet, c’est précisément dans ce type de contexte que les conséquences des traumatismes et le développement du capital humain doivent être prioritaires.

Enfin, la communauté du développement doit rechercher des plateformes alternatives permettant de fournir des services de santé mentale de façon sûre et à moindre coût tout en garantissant leur qualité et leur pérennité. En supposant une planification rigoureuse, les interventions peuvent être mises en œuvre par les professionnels de santé et des assistants de la communauté à condition d’évaluer et de superviser les structures pour garantir la qualité des formations et assurer l’efficacité et la bonne mise en œuvre de l’intervention fondée sur des preuves scientifiques. Dans un contexte post-conflit, il est indispensable de résoudre le manque de ressources humaines et de capacités tout en cherchant à concevoir des systèmes de services de santé mentale et de services sociaux pérennes.

L’intégration d’interventions de santé mentale reposant sur des preuves scientifiques à des programmes d’aide innovants, par exemple visant l’éducation, l’emploi et l’entrepreneuriat chez les jeunes, peut avoir des effets positifs sur la réalisation des activités du quotidien et les relations interpersonnelles des jeunes. Dans le même temps, cela peut contribuer à renforcer leurs compétences académiques ou professionnelles, une combinaison puissante pour leur permettre d’aspirer à une vie saine et productive.

 

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Santé mentale et objectifs de développement durable https://globaldev.blog/fr/sante-mentale-et-objectifs-de-developpement-durable/ Mon, 17 Feb 2020 09:47:45 +0000 http://wordpress.test/sante-mentale-et-objectifs-de-developpement-durable/ En 2015, la santé mentale a été incluse dans les objectifs de développement durable (ODD). Cet article soutient que si nous voulons parvenir à une réduction substantielle de la charge mondiale des problèmes de santé mentale, nous devons nous pencher sur les circonstances sociales et économiques qui en sont à l’origine. Un programme de développement

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En 2015, la santé mentale a été incluse dans les objectifs de développement durable (ODD). Cet article soutient que si nous voulons parvenir à une réduction substantielle de la charge mondiale des problèmes de santé mentale, nous devons nous pencher sur les circonstances sociales et économiques qui en sont à l’origine. Un programme de développement intégré devrait placer la santé mentale au centre, à la fois comme moyen et comme objectif du développement international.

Pour ceux d’entre nous qui travaillent depuis de nombreuses années comme défenseurs et chercheurs de la santé mentale mondiale, 2015 a été une étape remarquable. Pour la première fois, la santé mentale a été incluse dans les ODD. C’était important car la santé mentale avait été jusque-là absente des initiatives internationales de développement, entre autres les objectifs du Millénaire pour le développement.

L’objectif en matière de santé mentionne spécifiquement des cibles de santé mentale, de bien-être et de toxicomanie : ODD 3 (cibles 3.4 et 3.5). Les cibles soutiennent l’intégration de la santé mentale dans les régimes nationaux d’assurance maladie, à mesure que de nombreux pays s’orientent vers une couverture médicale universelle, afin de réduire les inégalités en matière de santé dans le monde.

Pourtant, il y a danger à penser que la santé mentale n’est pertinente que dans l’ODD 3. Le risque étant que tous les efforts et ressources de développement international se concentrent sur l’apport de services de traitement et sur la réduction de l’écart de traitement entre les personnes vivant avec des problèmes de santé mentale.

Il s’agit d’un domaine de développement important. De fait, il a été au cœur d’une grande partie de mon travail au cours des 20 dernières années, par exemple à travers les collaborations PRIME et AFFIRM.

Mais ce n’est pas tout. Pourquoi ? Parce que les problèmes de santé mentale comme la dépression, l’anxiété, le trouble de stress post-traumatique et la schizophrénie sont profondément déterminés par la société. L’exposition à l’adversité sociale et économique influe sur la santé mentale tout au long de la vie.

Par exemple, la pauvreté a un effet négatif sur la santé mentale, comportementale et émotionnelle des enfants et des jeunes par un certain nombre de biais. Pauvreté et maladie mentale sont entremêlées, dans un cercle vicieux qui augmente le risque de maladie mentale chez les pauvres et qui maintient les personnes atteintes de maladie mentale dans une spirale descendante vers la pauvreté.

Lors de la mise en œuvre de l’essai AFFIRM sur la dépression post-partum à Khayelitsha, en Afrique du Sud, nous avons rencontré de nombreuses femmes dont l’état dépressif était lié à leur expérience de la pauvreté et de l’adversité sociale.

En d’autres termes, si nous voulons parvenir à une réduction substantielle de la charge mondiale des problèmes de santé mentale, nous devons nous pencher sur les circonstances sociales et économiques qui en sont à l’origine. Ou pour le dire plus clairement : pourquoi soigner les gens si c’est pour les renvoyer ensuite vers les circonstances qui les ont rendus malades en premier lieu ?

Récemment, nous avons entrepris une vaste étude systématique des examens avec un nouveau cadre destiné aux déterminants sociaux de la santé mentale. Ce cadre intègre les ODD dans chacun des cinq domaines principaux : démographie, économie, voisinage, événements environnementaux et socioculturels. Nous avons synthétisé les données de 289 études systématiques, fournissant des preuves convaincantes de la façon dont les facteurs distaux et proximaux dans chaque domaine façonnent la santé mentale des individus tout au long de leur vie.

Par ce processus, nous tentons d’illustrer en quoi la réalisation d’un éventail beaucoup plus large de cibles des ODD est pertinente pour la santé mentale mondiale. Par exemple, la réduction de la violence sexiste, les transferts monétaires, l’amélioration du logement, l’amélioration de l’éducation et les réponses rapides aux urgences humanitaires sont tous profitables à la santé mentale – et leur impact et leur durabilité pourraient potentiellement être renforcés par des interventions intégrées de santé mentale.

À titre d’illustration, l’effet des programmes de transferts monétaires pour les jeunes sans emploi pourrait être considérablement amélioré grâce à la thérapie cognitivo-comportementale qui renforce la capacité des jeunes à gérer la mauvaise humeur, l’irritabilité ou l’anxiété, à développer des compétences sociales et à promouvoir leur capacité à planifier leur avenir. Ces investissements dans le développement du cerveau humain permettraient d’accroître la rentabilité des investissements dans le développement économique et social.

En bref, il faut un programme de développement intégré qui place la santé mentale au centre – à la fois comme moyen et comme objectif du développement international.

Dans cette perspective, il serait possible d’établir de nouveaux programmes politiques, axés sur l’intégration de la santé mentale dans d’autres priorités de développement. Il pourrait s’agir, par exemple, de fournir un logement accompagné aux adultes sans domicile souffrant de maladies mentales graves dans les bidonvilles urbains, ou encore d’intégrer la promotion de la santé mentale dans les programmes d’autonomisation des femmes, à l’intention des adolescentes.

Dans cette perspective toujours, un programme de recherche plus large devient possible : évaluer les résultats en matière de santé mentale et les résultats économiques des programmes qui offrent aux adolescents et jeunes adultes la possibilité de recevoir une compensation monétaire s’ils suivent des interventions psychosociales autour du partage des tâches. Ou encore, lier la génétique, les neurosciences cognitives et l’économie du développement pour évaluer les résultats en matière de santé mentale, sociale et économique des très nombreux enfants qui naissent dans les pays africains.

C’est une période passionnante pour travailler dans le domaine de la santé mentale mondiale, en particulier dans les pays à faibles et moyens revenus. Les ODD nous mettent au défi d’inclure la santé mentale à la fois comme moyen d’atteindre d’autres cibles de développement international et un objectif valable en soi.

 

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Défis du développement liés à la santé mentale et environnement https://globaldev.blog/fr/defis-du-developpement-lies-a-la-sante-mentale-et-environnement/ Sun, 28 Apr 2019 20:54:44 +0000 http://wordpress.test/defis-du-developpement-lies-a-la-sante-mentale-et-environnement/ Les troubles de santé mentale devraient constituer une préoccupation de premier ordre pour les spécialistes du développement, en particulier dans la mesure où ces troubles affectent de façon disproportionnée les couches les plus vulnérables de la société. Comme le démontrent les auteurs de cet article, de plus en plus de données de recherche montrent à

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Les troubles de santé mentale devraient constituer une préoccupation de premier ordre pour les spécialistes du développement, en particulier dans la mesure où ces troubles affectent de façon disproportionnée les couches les plus vulnérables de la société. Comme le démontrent les auteurs de cet article, de plus en plus de données de recherche montrent à quel point la santé mentale est affectée par les changements climatiques et par les conditions de vie dès la période fœtale. Il est essentiel d’acquérir une meilleure compréhension des mécanismes à travers lesquels les chocs climatiques, et de manière plus large, les chocs subis dans l’enfance, affectent la santé mentale à l’âge adulte – et de la capacité des politiques à résoudre ces problèmes.

Malgré l’intérêt majeur que les spécialistes du développement manifestent vis-à-vis de la santé et des maladies, peu d’attention est accordée à la santé mentale. Ceci est assez surprenant compte tenu du fait que la santé mentale est extrêmement coûteuse. Elle constitue non seulement la principale cause d’handicap dans le monde, mais elle est également la principale source de « fardeau des maladies » pour les femmes.

Au-delà des coûts directs de la santé mentale pour la santé en général, il est probable que ce problème touche aussi la prise de décision, en inhibant la productivité et en conduisant à des conditions de vie néfastes. Bien que rarement étudiées, les preuves ont mis en évidence d’importants impacts sur la participation au marché de l’emploi et les revenus du fait d’un ensemble de troubles. Dans l’ensemble, les troubles de santé mentale constituent un problème de développement majeur.

Bien que les pays en développement soient particulièrement touchés, la prévalence réelle des troubles de la santé mentale est en grande partie méconnue. Au-delà des stigmas qui leur sont associés, les maladies mentales sont rarement diagnostiquées ou traitées. Dans les pays les moins développés, environ 80 % des cas sérieux de problèmes mentaux n’ont pas été traités au cours de l’année précédente. Les cas moins sérieux, qui sont nombreux, sont encore moins susceptibles d’être traités.

Les données disponibles montrent qu’environ 20 à 30 % de la population des pays en développement pourrait souffrir de problèmes mentaux. En effet, dans notre recherche sur un échantillon représentatif de la population indonésienne, nous avons conclu qu’environ un quart de la population présente des symptômes de dépression (selon le Center for Epidemiological Studies Depression, CESD-10, module, une mesure généralisée). Dans les pays en développement, les maladies mentales touchent en particulier les personnes les moins instruites, les personnes pauvres et les femmes — des groupes qui intéressent particulièrement les décideurs.

Bien que la santé mentale des adultes soit fortement influencée par des circonstances actuelles, de nombreuses données probantes multidisciplinaires soulignent l’importance supplémentaire des conditions de vie pendant la petite enfance, à compter de la grossesse. Il s’agit entre autres d’expériences spécifiques à chacun (notamment les dislocations familiales et le stress lié à la petite enfance, y compris plusieurs types d’abus), ainsi que de chocs majeurs qui affectent de larges franges de la population.

S’il est vrai que l’exposition en bas âge à des chocs importants, tels que les famines et les catastrophes naturelles, forge la santé mentale à l’âge adulte, des recherches récentes indiquent d’importants effets liés à l’exposition à des évènements relativement banals.

À titre illustratif, en raison de l’importance de l’agriculture et de la prévalence des emplois du secteur informel, plusieurs couches de la population dans les pays en développement sont exposées à une variation des niveaux de revenu. La disponibilité et l’efficacité limitées des stratégies d’adaptation à ces risques signifient que cette variation se traduit fréquemment par une variation similaire de la consommation.

L’exposition à la variation des revenus est largement liée aux résultats anthropométriques et cognitifs et comme le prouve une étude récente, elle est également liée à la détresse mentale des adultes. Plus particulièrement, cette étude examine si les revenus découlant des changements exogènes des cours du cacao affectent les conditions de détresse mentale des enfants, en comparant celles des régions productrices et non productrices de cacao au Ghana.

Les auteurs concluent qu’une réduction de la déviation standard des prix entraîne une augmentation de 3 % de la prévalence de la détresse mentale, ou à peu près 50 % de la moyenne. Dans le contexte de cette étude, cela signifie que les individus exposés à une réduction d’environ 12 % des prix du cacao (par rapport à la moyenne) au cours de la petite enfance sont 50 % plus susceptibles de subir une détresse sévère.

Ces résultats – et celles des études connexes – démontrent le lien entre les conditions de vie dans la petite enfance et la santé mentale à l’âge adulte. Cependant, compte tenu des fortes relations entre les chocs subis dans la petite enfance et une variété d’autres résultats néfastes, il n’est pas possible de déterminer le rôle exact de la santé mentale.

À titre d’exemple, la faible santé mentale pourrait résulter des faibles conditions de santé et du faible niveau d’instruction des adultes exposés à des chocs pendant la petite enfance. De façon alternative (ou cumulative), la mauvaise santé mentale découlant des chocs subis pourrait entraîner de faibles conditions de santé et de niveau d’éducation à l’âge adulte.

Indépendamment, les interventions effectuées pendant la petite enfance pourraient avoir d’importantes conséquences. Par exemple, l’étude sur les variations de revenus et la santé mentale des adultes laisse entendre que les programmes de stabilisation de revenus et de consommation peuvent jouer un rôle important dans la réduction de la prévalence des troubles de santé mentale chez les adultes.

Ces programmes varieront dépendamment des cas. Dans les zones agricoles, ils pourraient concerner la stabilisation des prix de production, la fourniture de filets de sécurité ou de programmes de travail (notamment le programme NREGA de l’Inde, Mahatma Gandhi National Rural Employment Guarantee Act), la fourniture d’assurance de prix ou de climat, ou l’appui aux ménages pour les aider à devenir plus résilients à ces chocs – en introduisant par exemple davantage de cultures résistantes.

Au-delà des chocs de revenus, il est possible que la variation climatique joue également un rôle majeur, des études récentes ayant pointé du doigt les changements des niveaux de chaleur et de précipitations. La première de ces deux études utilise des données relatives à plus de 60 000 adultes dans 19 pays africains pour examiner les effets de l’exposition à des variations de température au cours de la première enfance. Les chercheurs ont découvert que l’exposition prénatale au cours d’une année pendant laquelle la température est supérieure d’un degré à la moyenne historique locale augmente la probabilité d’une dépression au moins modéré de 1,3 point de pourcentage.

Notre étude examine les effets de l’exposition pendant l’enfance à des niveaux de précipitations supérieurs à la moyenne (mais encore communs) en Indonésie en s’appuyant sur les scores CESD-10. L’exposition postnatale pendant la petite enfance augmente de 5 % le risque de dépression, ce qui correspond à une hausse de plus de 20 % par rapport à la moyenne. Comme dans une autre étude récente, ces effets sont limités aux femmes.

Il est à noter que le revenu ne semble pas être la cause qui mène des chocs de précipitations à la dégradation de la santé mentale des adultes. Premièrement, les chocs liés aux précipitations sont généralement considérés comme des chocs de revenu et, en conjonction avec la première étude sur les revenus au cours de la première enfance, on s’attendrait à ce que cela reflète un choc de revenu.

Deuxièmement, nous avons découvert des preuves qui nous orientent vers l’environnement des maladies. Non seulement cela pourrait expliquer les premières études qui relient l’exposition au paludisme en bas âge aux mauvaises conditions des adultes, mais cela suggère des mécanismes plus compliqués reliant les chocs subis au cours de la petite enfance à la santé mentale à l’âge adulte. Qui plus est, si les troubles de santé mentale ne sont pas causés par les fluctuations des revenus, ils pourraient ne pas répondre aux transferts de revenus ou aux programmes de stabilisation. Cependant, nos résultats ne sont pas cohérents avec d’autres explications, notamment la durée de l’allaitement maternel.

Compte tenu de l’augmentation prévue de la variabilité du climat, cet ensemble de données montre que la santé mentale pourrait se détériorer, d’autant plus que les liens entre le climat et la santé semblent ne pas changer. Par exemple, l’étude sur l’exposition aux variations de température durant la petite enfance indique des effets constants avec le temps : les améliorations dans l’accès à la santé, au revenu et à d’autres mesures ne changent pas ces liens.

Malheureusement, malgré l’importance apparente du climat, très peu d’études ont été réalisées sur la façon de relever ce défi. Certes, le renforcement du dépistage et du traitement des troubles de santé mentale est essentiel, mais les mesures proactives devraient jouer un rôle majeur.

Une attention plus accrue et des recherches plus poussées sont nécessaires pour acquérir une meilleure compréhension des mécanismes à travers lesquels les chocs et, plus largement, les chocs subis dans la petite enfance affectent la santé mentale des adultes.

 

 

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