{"id":5338,"date":"2023-05-10T09:11:36","date_gmt":"2023-05-10T09:11:36","guid":{"rendered":"https:\/\/globaldev.blog\/?p=5338"},"modified":"2023-05-10T10:16:51","modified_gmt":"2023-05-10T10:16:51","slug":"taxes-pour-financer-lenseignement-superieur-lecons-du-tetfund-au-nigeria","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/globaldev.blog\/fr\/taxes-pour-financer-lenseignement-superieur-lecons-du-tetfund-au-nigeria\/","title":{"rendered":"Taxes pour financer l’enseignement sup\u00e9rieur\u00a0: le\u00e7ons du TETFund au Nig\u00e9ria"},"content":{"rendered":"\n
Le sous-financement a \u00e9t\u00e9 un d\u00e9fi majeur dans le secteur de l’enseignement sup\u00e9rieur au Nig\u00e9ria, dont le financement est principalement assur\u00e9 par le gouvernement. En 2011, le Tertiary Education Trust Fund (TETFund) a \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9 pour servir de fonds d’intervention parall\u00e8le, financ\u00e9 par une taxe de 2 % sur les b\u00e9n\u00e9fices des entreprises enregistr\u00e9es au Nig\u00e9ria. L’impact positif massif du TETFund sur la qualit\u00e9 de l’enseignement, de l’apprentissage et de la recherche institutionnelle sugg\u00e8re qu’il s’agit d’un mod\u00e8le de financement durable dont d’autres secteurs de l’\u00e9ducation et d’autres pays en d\u00e9veloppement pourraient s’inspirer.<\/em><\/strong><\/p>\n\n\n\n Imaginez que vous soyez \u00e9tudiant dans une universit\u00e9 publique et que votre formation soit interrompue pour une dur\u00e9e pouvant aller jusqu’\u00e0 huit mois<\/a>. C’est exactement ce qui s’est r\u00e9cemment pass\u00e9 au Nig\u00e9ria lorsque l’Academic Staff Union of Universities (Syndicat du personnel acad\u00e9mique des universit\u00e9s ou ASUU) a cess\u00e9 ses activit\u00e9s du 14 f\u00e9vrier au 11 octobre 2022 en paralysant les activit\u00e9s acad\u00e9miques dans le syst\u00e8me universitaire nig\u00e9rian (SUN), en particulier dans les \u00e9tablissements publics d’enseignement sup\u00e9rieur (EES).<\/p>\n\n\n\n Le probl\u00e8me est r\u00e9current : le pays a connu environ 15 semestres (66 mois) d’actions syndicales similaires depuis 1999, l’ASUU citant toujours le flagrant sous-financement du SUN comme l’une de ses principales motivations pour se mettre en gr\u00e8ve.<\/p>\n\n\n\n Les d\u00e9fis du secteur de l’enseignement sup\u00e9rieur au Nig\u00e9ria<\/strong><\/p>\n\n\n\n Le Nig\u00e9ria compte la plus grande population noire, tant en Afrique subsaharienne que dans le reste du monde. Son secteur \u00e9ducatif est subdivis\u00e9 en trois niveaux : l’enseignement primaire (six ans), l’enseignement secondaire (six ans) et l’enseignement sup\u00e9rieur (au moins quatre ans). C’est ce que l’on appelle le syst\u00e8me 6-3-3-4, puisque le niveau secondaire est lui-m\u00eame subdivis\u00e9 en deux niveaux, le premier et le second cycle, d’une dur\u00e9e de trois ans chacun.<\/p>\n\n\n\n Dans l’ensemble, tous les niveaux du secteur \u00e9ducatif du pays souffrent d’une certaine forme de crise, notamment de la d\u00e9gradation des infrastructures, des mauvaises conditions de service et d’une r\u00e9glementation inadapt\u00e9e, ainsi que des faibles taux d’alphab\u00e9tisation et de scolarisation. Bien que le secteur de l’enseignement sup\u00e9rieur (qui comprend principalement des universit\u00e9s publiques, des \u00e9coles polytechniques, des coll\u00e8ges d’enseignement et des centres de formation professionnelle) soit essentiel au d\u00e9veloppement national, il est largement sous-financ\u00e9 depuis des ann\u00e9es.<\/p>\n\n\n\n Les EES publics du Nig\u00e9ria sont principalement financ\u00e9s par le gouvernement<\/a>, ce qui est la norme dans la plupart des pays en d\u00e9veloppement<\/a>. Des r\u00e9formes cl\u00e9s ont \u00e9t\u00e9 propos\u00e9es pour r\u00e9cup\u00e9rer et r\u00e9affecter les fonds publics, encourager les pr\u00eats \u00e9tudiants et les bourses, ainsi que la microgestion et la privatisation des \u00e9tablissements publics d’enseignement sup\u00e9rieur. Cependant, le budget allou\u00e9 au financement de l’enseignement sup\u00e9rieur au Nig\u00e9ria est actuellement l’un des plus faibles au monde, avec seulement 5,4 % environ allou\u00e9s \u00e0 l’ensemble du secteur de l’\u00e9ducation en 2022, contre 8,4 % en 2019<\/a>, ce \u00e0 quoi s\u2019ajoute la diminution du nombre de professeurs par \u00e9tudiant.<\/p>\n\n\n\n En cons\u00e9quence, l’enseignement sup\u00e9rieur nig\u00e9rian est perturb\u00e9 par des actions syndicales permanentes, un enseignement et une recherche assez m\u00e9diocres, des taux d’abandon \u00e9lev\u00e9s, la fuite des cerveaux, des d\u00e9lais d’obtention de dipl\u00f4mes trop longs et, dans certains cas, des dipl\u00f4m\u00e9s de pi\u00e8tre qualit\u00e9.<\/p>\n\n\n\n TETFund : Instrument de financement durable des EES et \u00e9valuation de l’impact<\/strong><\/p>\n\n\n\n Pour relever certains des d\u00e9fis auxquels est confront\u00e9 le secteur des EES au Nig\u00e9ria, le Tertiary Education Trust Fund (TETFund)<\/a> a \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9 en 2011 pour imposer, g\u00e9rer et administrer la taxe sur l’\u00e9ducation afin de fournir un financement compl\u00e9mentaire aux EES publics.<\/p>\n\n\n\n Le TETFund \u2013 une ramification de l’Education Trust Fund (ETF), qui a \u00e9t\u00e9 cr\u00e9\u00e9 en 1993 \u2013 est un fonds d’intervention mis en place pour lutter contre le sous-financement des EES publics au Nig\u00e9ria. Le fonds provient d’une taxe sur l’\u00e9ducation de 2 % impos\u00e9e aux entreprises nig\u00e9rianes et canalis\u00e9e par l’agence f\u00e9d\u00e9rale de collecte des imp\u00f4ts, le Federal Inland Revenue Service (FIRS<\/a>).<\/p>\n\n\n\n Le mandat de financement du TETFund est triple \u2013 financement de projets, formation et d\u00e9veloppement du personnel, et recherche institutionnelle (institutional-based research ou IBR) \u2013 institu\u00e9 pour b\u00e9n\u00e9ficier \u00e0 tous les \u00e9tablissements publics d’enseignement sup\u00e9rieur, que ce soit au niveau f\u00e9d\u00e9ral, \u00e9tatique ou local.<\/p>\n\n\n\n