La transition écologique exige une action coordonnée des gouvernements du monde entier, et les ministères des Finances ont leur rôle à jouer. Pour une mise en œuvre réussie des stratégies de décarbonation, les ministères doivent travailler main dans la main pour concevoir des politiques efficaces. Des exercices de simulation pourraient par exemple les aider dans ce processus, tout en renforçant la coordination entre les ministères des Finances et d’autres acteurs clés comme les banques centrales et les autorités financières.
Le programme de mise en œuvre de la COP30 place les ministères des Finances au premier plan de l’action climatique. Cependant, pour soutenir et aider à coordonner ce programme, les ministères, en collaboration avec les banques publiques de développement et les autorités financières, feraient bien d’élaborer une nouvelle série de scénarios de politiques économiques en faveur du climat et la nature. Un tel exercice pourrait les aider à naviguer malgré les forts vents contraires économiques actuels, tout en tirant pleinement parti des résultats de la « feuille de route de Bakou à Belém » et des objectifs de durabilité plus larges qui se profilent à l’horizon.
L’économie mondiale est actuellement dans une période de turbulences accrues. En matière d’énergie, les systèmes traditionnels basés sur les énergies fossiles dominent toujours, même si de nouvelles alternatives à faible émission carbone se développent rapidement et remplacent les pratiques établies. Dans le même temps, l’intensification des chocs climatiques, la perte de biodiversité et la fragmentation géopolitique se combinent pour générer de forts vents contraires, susceptibles de créer des pressions budgétaires croissantes pour les gouvernements du monde entier.
Pour les ministères des Finances, le changement climatique ne peut donc plus être considéré comme une simple externalité. De fait, il est devenu « macro-critique », interagissant directement avec les équilibres budgétaires, la compétitivité économique, la viabilité de la dette, la sécurité énergétique, les opportunités d’investissement et la planification du développement.
| Year | COP Name | City | Main Agenda / Focus |
|---|---|---|---|
| 1995 | COP1 | Berlin, Germany | Berlin Mandate — Launching stronger climate commitments |
| 1996 | COP2 | Geneva, Switzerland | Geneva Declaration — Recognizing need for binding targets |
| 1997 | COP3 | Kyoto, Japan | Kyoto Protocol — Legally binding emissions targets |
| 1998 | COP4 | Buenos Aires, Argentina | Implementation plan for Kyoto mechanisms |
| 1999 | COP5 | Bonn, Germany | Technical rules for Kyoto Protocol |
| 2000 | COP6 | The Hague, Netherlands | Disagreements over carbon sinks & finance |
| 2001 | COP7 | Marrakesh, Morocco | Marrakesh Accords — Kyoto implementation rules finalized |
| 2002 | COP8 | New Delhi, India | Delhi Declaration — Equity & development focus |
| 2003 | COP9 | Milan, Italy | Operational details for Kyoto carbon markets |
| 2004 | COP10 | Buenos Aires, Argentina | Adaptation and climate resilience discussions |
| 2005 | COP11 | Montreal, Canada | Kyoto Protocol enters into force; future pathways discussed |
| 2006 | COP12 | Nairobi, Kenya | Nairobi Work Programme on Adaptation |
| 2007 | COP13 | Bali, Indonesia | Bali Action Plan — Start of post-2012 negotiations |
| 2008 | COP14 | Poznań, Poland | Progress toward Copenhagen agreement |
| 2009 | COP15 | Copenhagen, Denmark | Copenhagen Accord — Temperature target of 2°C |
| 2010 | COP16 | Cancún, Mexico | Cancún Agreements — Green Climate Fund launched |
| 2011 | COP17 | Durban, South Africa | Durban Platform — Roadmap for a global agreement |
| 2012 | COP18 | Doha, Qatar | Doha Amendment to Kyoto Protocol |
| 2013 | COP19 | Warsaw, Poland | Warsaw Mechanism on Loss and Damage |
| 2014 | COP20 | Lima, Peru | Lima Call for Climate Action |
| 2015 | COP21 | Paris, France | Paris Agreement — Global climate framework |
| 2016 | COP22 | Marrakesh, Morocco | Marrakesh Partnership & Paris rulebook work |
| 2017 | COP23 | Bonn, Germany (Fiji presidency) | Talanoa Dialogue introduced |
| 2018 | COP24 | Katowice, Poland | Katowice Rulebook — Paris implementation rules |
| 2019 | COP25 | Madrid, Spain (Chile presidency) | Article 6 negotiations (carbon markets) |
| 2021 | COP26 | Glasgow, UK | Glasgow Climate Pact — Phase-down of coal |
| 2022 | COP27 | Sharm El-Sheikh, Egypt | Loss and Damage Fund agreed |
| 2023 | COP28 | Dubai, UAE | Global Stocktake; call to transition away from fossil fuels |
| 2024 | COP29 | Baku, Azerbaijan | Climate finance goals for 2025–2030 |
| 2025 | COP30 | Belém, Brazil | Focus on Amazon protection, indigenous rights, forest finance |
Comment mobiliser la politique budgétaire pour traverser cette période de turbulences ? Comment les gouvernements du monde entier peuvent-ils coordonner des plans d’investissement rentables, décarbonés et axés sur l’adaptation au climat, qui reflètent la dynamique mondiale et les extrêmes plausibles ? Comment les ministères des Finances peuvent-ils, dans le cadre de leurs nombreuses fonctions, intégrer les considérations climatiques et environnementales ? Comment peuvent-ils coordonner efficacement leurs actions avec les autorités financières publiques sur la planification à long terme, ou avec les banques centrales sur des questions comme l’inflation ou la tarification du carbone ? Et comment les politiques et les ambitions nationales peuvent-elles s’aligner sur celles des coalitions régionales et mondiales pour l’action climatique ?
Ce ne sont là que quelques-unes des questions délicates auxquelles des exercices conjoints d’élaboration de scénarios de politiques économiques climatiques et environnementales pourraient contribuer à répondre. Bien sûr, les pays diffèrent considérablement en termes d’espace budgétaire disponible, d’accès aux marchés, d’exposition aux risques climatiques et environnementaux, de caractéristiques structurelles et de cadres institutionnels. Néanmoins, une discussion conjointe sur les extrêmes plausibles, les futurs mondiaux possibles et les combinaisons de politiques reste essentielle pour identifier collectivement un ensemble de principes fondamentaux et de scénarios prospectifs, en tenant compte des facteurs nationaux et des diverses combinaisons de politiques adaptées à chaque contexte.
De tels exercices de simulation, s’ils sont activement et conjointement développés par les parties concernées, notamment les ministères des finances, les banques publiques de développement et les autorités financières pourraient progressivement transformer l’architecture financière nationale et mondiale. D’une part, les investisseurs nationaux interpréteraient ces scénarios comme des signaux fiables que les pouvoirs publics sont désormais prêts et disposés à s’engager plus activement dans la transition écologique. D’autre part, ces scénarios mettraient en lumière les mandats respectifs des banques publiques de développement et des autorités financières en matière d’investissement public et de réglementation financière.
Les scénarios élaborés par les ministères des Finances permettraient également de renforcer le dialogue avec les banques centrales. Depuis 2017, dans le cadre du Réseau pour le verdissement du système financier (NGFS), les banques centrales ont déjà développé une série d’exercices de scénarios qui s’inscrivent dans leur mandat de stabilité des prix et de stabilité financière. Les scénarios conçus pour les ministères des Finances devront prendre une forme très différente, en se concentrant sur des extrêmes plausibles à court terme et d’éventuels opportunités dans le cadre de la transition, tout en mobilisant un éventail plus large de leviers politiques tels que la politique budgétaire et la politique d’endettement, le soutien à l’innovation verte et les transferts sociaux.
Au niveau mondial, les fonds verticaux, les institutions multilatérales et les investisseurs privés étrangers auraient aussi une meilleure compréhension des transformations prévues par chaque pays et des compromis qu’elles impliquent. Cela pourrait encourager une participation plus large aux plateformes existantes et émergentes dans l’ensemble du monde en développement. Dans le même temps, le pouvoir de transformation des ministères des Finances pourrait être renforcé grâce à une plus grande coordination sur les scénarios futurs, contribuant ainsi à accélérer les réformes de l’architecture financière internationale en intégrant le climat et la nature dans l’élaboration des politiques.
Les ministères des Finances ont déjà appris à se coordonner sur les questions liées au climat grâce aux volets techniques dédiés du G20 et du G7, ainsi qu’à des plateformes telles que la Coalition des ministres des Finances pour l’action climatique (CFMCA), le Cercle des ministres des Finances de la COP30 et divers réseaux régionaux. Des initiatives de coopération similaires ont également vu le jour entre les banques publiques de développement, telles que le réseau Finance in Common (FiCS) ou le Club international de financement du développement (IDFC). Ces plateformes seraient des partenaires idéaux pour construire une vision commune des futurs possibles et des réponses politiques nationales que ces futurs pourraient exiger. Les scénarios de politique économique climatique et environnementale destinés aux ministères des Finances pourraient combler cette importante lacune de mise en œuvre dans l’agenda post-COP30.










