Environnement, énergie et nature - Articles https://globaldev.blog/fr/category/environnement-energie-et-nature/ Research that matters Tue, 09 Apr 2024 22:29:18 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.3 https://globaldev.blog/wp-content/uploads/2023/03/Logotype_02-1.svg Environnement, énergie et nature - Articles https://globaldev.blog/fr/category/environnement-energie-et-nature/ 32 32 Où est l’argent : actions récentes dans le financement de la biodiversité https://globaldev.blog/fr/ou-est-largent-actions-recentes-dans-le-financement-de-la-biodiversite/ Tue, 09 Apr 2024 22:29:16 +0000 https://globaldev.blog/?p=6757 Notre planète connaît un taux d’extinction des espèces sauvages stupéfiant et fait face au défi imminent de la perte de biodiversité. Cet article propose aux décideurs politiques des pistes d’action pour relever ce défi, en examinant les instruments financiers permettant de transformer les plans de conservation en opportunités d’investissement attrayantes, tels que les échanges dette-nature,

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Notre planète connaît un taux d’extinction des espèces sauvages stupéfiant et fait face au défi imminent de la perte de biodiversité. Cet article propose aux décideurs politiques des pistes d’action pour relever ce défi, en examinant les instruments financiers permettant de transformer les plans de conservation en opportunités d’investissement attrayantes, tels que les échanges dette-nature, les obligations vertes et le paiement des services environnementaux.

Le taux d’extinction mondial actuel est à son plus haut niveau depuis 10 millions d’années. Chaque jour, 100 espèces disparaissent. Le premier coupable ? Le système alimentaire mondial, qui menace aujourd’hui 86 % des espèces.

La Terre abrite environ 8,7 millions d’espèces uniques. Chacune joue un rôle capital dans le maintien de l’équilibre de notre écosystème.

En 2023, le Forum économique mondial a classé la perte de biodiversité au quatrième rang des menaces mondiales les plus importantes des dix prochaines années. Cette perte ne met pas seulement en péril la santé de notre planète, elle comporte également des risques financiers,  commerciaux et de réputation importants. Elle exacerbe les inégalités sociales et économiques et incite les gouvernements et les entreprises à lutter davantage contre les atteintes faites à l’environnement.

Comment les investissements soutiennent-ils la biodiversité ?

Nous avons besoin des investissements financiers du secteur privé et des organisations publiques pour soutenir les actions qui « protègent, restaurent, améliorent l’utilisation et la gestion durables de la nature, ou permettent ces actions ». La finance dite verte peut soutenir la biodiversité de quatre manières différentes :

  1. Protection Activités qui maintiennent l’état actuel de la biodiversité et des écosystèmes.
  2. Restauration Actions qui contribuent au rétablissement ou à la préservation d’un écosystème qui a été dégradé, endommagé ou détruit.
  3. Utilisation et gestion durables de la nature Soutien à l’utilisation de la nature d’une manière et à un rythme qui n’entraînent pas de perte de biodiversité à long terme.
  4. Conditions favorables Politiques, modèles et instruments sectoriels, incitations, données et autres outils permettant les activités susmentionnées.

Il est clair que toutes les organisations doivent intégrer la biodiversité dans leurs portefeuilles d’investissement. Nous constatons déjà des évolutions positives dans ce domaine. Intensa Sanpaolo a été la première banque italienne à émettre une obligation verte en 2017, pour laquelle elle a développé des cadres spécifiques conformes aux principes de l’obligation verte, aux principes de l’obligation sociale et aux lignes directrices de l’obligation de durabilité de l’Association internationale des marchés de capitaux.

Par ailleurs, les institutions financières internationales, à l’instar du Fonds international de développement agricole (FIDA), intègrent également les questions de biodiversité dans leurs investissements. Le «Projet de développement rural durable à Bahia» (2014-2022) du FIDA au Brésil a amélioré la biodiversité locale des cultures agricoles en investissant dans un programme de semences créoles, qui sauve les semences créoles pour la production familiale, et qui a restauré plus de 1 000 hectares du précieux biome de la Caatinga.

En outre, la récente adoption du Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) de Kunming-Montréal appelle explicitement les acteurs à utiliser des instruments financiers innovants pour aider à atteindre l’objectif de mobiliser 200 milliards de dollars par an pour la conservation de la nature à partir de sources publiques et privées d’ici à 2030.

Des outils financiers pour soutenir la biodiversité

Alors que les organisations reconnaissent de plus en plus l’urgence d’intégrer la biodiversité dans leurs stratégies d’investissement, divers outils financiers sont apparus comme des moyens efficaces de traiter cette question cruciale. Dans cette section, nous analysons une série de mécanismes financiers qui favorisent la conservation de la biodiversité et explorons la manière dont ils remodèlent le paysage de la finance environnementale.

Échanges dette-nature : Ces échanges ont connu un grand succès dans un certain nombre de pays, dont le Belize et l’Équateur. Les échanges dette-nature reposent sur l’achat, par une organisation internationale de protection de la nature et des organisations locales, de la dette extérieure d’un pays à un taux réduit et sur sa conversion en dette en monnaie locale. Le produit de cette transaction est ensuite utilisé pour financer des activités de conservation. Cette approche repose sur la volonté des banques commerciales ou des gouvernements d’acheter la dette à un prix inférieur à la valeur totale du prêt initial. De nombreux pays en développement, qui ne sont pas en mesure de rembourser l’intégralité de leur dette, trouvent cette approche intéressante.

Au Belize, un échange dette-nature de 553 millions de dollars destiné à protéger les récifs coralliens a permis de réduire la dette extérieure de ce pays des Caraïbes de 10 % de son PIB. L’Équateur a réalisé l’échange dette-nature le plus élevé, avec le rachat de 1,6 milliard de dollars d’obligations, soit une économie de 1,1 milliard de dollars sur le remboursement du service de la dette et 450 millions de dollars investis dans des activités de protection de la nature.

Un grand nombre des pays les plus vulnérables au changement climatique, dont l’accès aux prêts traditionnels est limité, peuvent renforcer leur résilience et accéder à des ressources fiscales grâce à l’échange dette-nature.

Source :  image adaptée du Dialogo Chino Blog

Obligations vertes : Il s’agit d’obligations standard, mais avec une caractéristique « verte »  en prime, qui se caractérisent par une tarification fixe – ce qui signifie que leur prix est le même que celui des obligations ordinaires. Les obligations vertes pour la biodiversité garantissent que le produit de la vente des obligations est investi dans des projets qui assurent la conservation de la biodiversité voire des bénéfices.

La plateforme pour les produits responsables au Brésil est un programme de financement, géré par une société de gestion de fonds établie et spécialisée, et soutenu par des obligations vertes. Elle offre des incitations financières aux agriculteurs brésiliens pour qu’ils produisent du soja sur des terres déjà défrichées et dégradées, et vise à décourager l’expansion des terres agricoles. Le programme offre également des lignes de crédit à faible taux d’intérêt aux agriculteurs brésiliens qui s’engagent à ne pas déboiser, l’objectif global étant de protéger ou de restaurer 1,5 million d’hectares d’habitat naturel.

Source:  image adaptée du Dialogo Chino Blog

Paiement pour services environnementaux : Ces paiements mobilisent et dirigent des fonds provenant de divers fonds publics, y compris les taxes sur les carburants et les redevances sur l’eau, vers les agriculteurs ou les propriétaires fonciers qui fournissent un service écologique, tel que la protection des bassins hydrographiques.

Certains pays ont intégré le paiement pour services écosystémiques dans leurs politiques nationales. C’est le cas du Costa Rica, qui utilise les taxes sur les carburants, les crédits carbone et des alliances stratégiques avec les secteurs public et privé pour mobiliser des capitaux en faveur de la conservation des forêts et des écosystèmes. Le FIDA, par exemple, a collaboré avec l’organisation à but non lucratif The Nature Conservancy sur le Upper-Tana Water Fund au Kenya. Ce fonds a acheminé les fonds provenant d’organisations publiques et privées dépendantes de l’eau pour payer les agriculteurs pour qu’ils gèrent leurs terres de manière durable et qu’ils restaurent les terres dégradées.

Crédits biodiversité : Les crédits biodiversité sont un nouveau mécanisme de financement innovant correspondant à des actifs résultant d’investissements dans la restauration, la conservation et le développement de la biodiversité. Ces crédits sont vendus aux entreprises qui cherchent à remplir leurs engagements ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Ils soutiennent les initiatives qui génèrent des gains nets de biodiversité, permettant aux entreprises d’entreprendre des actions positives pour la nature et de contribuer aux efforts de conservation et de restauration à long terme. Les crédits biodiversité aident les secteurs privé et public à mettre en place un système économique respectueux de la nature.

Possibilités de financement mixte

Le financement mixte peut inclure un mélange de garanties, de subventions, de prêts concessionnels, de prises de participation et d’assurances pour répondre à des défis d’investissement distincts. Cette approche permet de réduire le fossé entre les besoins des petits agriculteurs et les doutes des investisseurs quant à la manière de s’engager efficacement avec eux dans les zones rurales.

Le Maharashtra, en Inde, en est un exemple. Le FIDA s’est associé au gouvernement du Maharashtra et a eu recours au financement mixte pour permettre aux femmes d’un million de ménages de créer et de développer des entreprises compétitives.

Prioriser les communautés et la biodiversité dans les investissements à grande échelle

La plupart des investissements des institutions financières internationales comprennent des garanties obligatoires qui atténuent les risques liés à la biodiversité et à la pollution. Dans le cadre de ces mesures de sauvegarde, il est important de veiller à ce que les investissements favorables à la nature renforcent les droits des communautés sur les ressources et à ce qu’elles jouent un rôle actif dans la prise de décision. À ce stade, il est essentiel de s’engager auprès des communautés locales par le biais d’un consentement préalable, libre et éclairé.

À mesure que nous progressons dans un équilibre complexe entre développement économique et préservation de l’environnement, ces innovations financières seront des éléments cruciaux pour une coexistence harmonieuse entre la nature et l’humanité.

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Résilience socio-écologique : bénéfices pour la biodiversité et le bien-être humain https://globaldev.blog/fr/resilience-socio-ecologique-benefices-pour-la-biodiversite-et-le-bien-etre-humain/ Wed, 27 Mar 2024 07:54:42 +0000 https://globaldev.blog/?p=6731 La perte de biodiversité menace la santé et la prospérité de l’humanité. Cet article montre pourquoi nous devrions considérer les humains et la nature comme faisant partie d’un même système, et comment ce point de vue favorisera notre bien-être et améliorera l’inclusion sociale. La perte de biodiversité, le déclin de la santé des écosystèmes et

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La perte de biodiversité menace la santé et la prospérité de l’humanité. Cet article montre pourquoi nous devrions considérer les humains et la nature comme faisant partie d’un même système, et comment ce point de vue favorisera notre bien-être et améliorera l’inclusion sociale.

La perte de biodiversité, le déclin de la santé des écosystèmes et l’augmentation des effets néfastes du changement climatique ne surprennent aujourd’hui plus personne. Les conséquences de l’insécurité alimentaire, de la perte de revenus, des maladies et des migrations forcées sur le bien-être des personnes ne sont plus à démontrer.

Cependant, malgré toutes les preuves, les organisations gouvernementales se montrent encore cruellement lentes lorsqu’il s’agit d’adopter des décisions et de prendre des mesures financières et techniques pour remédier à ces problèmes.

Le cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal constitue toutefois une avancée bienvenue en matière de politique intergouvernementale. Adopté dans le contexte de la Convention sur la diversité biologique (CDB), ce cadre reconnaît la nécessité de motiver les personnes à tous les niveaux – des consommateurs et producteurs individuels aux entreprises et aux décideurs politiques – à œuvrer en faveur de sa vision d’un monde vivant en harmonie avec la nature d’ici à 2050.

Le cadre préconise une approche de l’ensemble de la société et de l’ensemble des gouvernements pour atteindre ses objectifs et ses cibles. Pour ce faire, toutes les parties de la CDB doivent harmoniser leurs politiques nationales dans ce sens.

L’adoption de cette approche implique des défis administratifs difficiles à relever et nécessitera beaucoup de minutie dans la réflexion, la conception et la mise en œuvre. Elle pourrait toutefois changer la donne, car elle nous oblige à considérer la société humaine et les écosystèmes comme un seul et même système socio-écologique. Certes, le concept n’est pas nouveau, mais il pourrait néanmoins être considéré comme une nouvelle approche en matière d’élaboration des politiques.

Que sont les systèmes socio-écologiques ?

Une approche de la prise de décision fondée sur les systèmes socio-écologiques tient compte de l’interdépendance entre les êtres humains et la nature. Elle permet une compréhension plus nuancée des facteurs et des actions qui affectent l’intégrité et le bien-être des écosystèmes et de nos sociétés. En outre, elle permet de montrer comment les choix et les décisions prises dans un secteur particulier affectent les autres dans différents contextes.

Par exemple, la monoculture (culture d’un seul type de produit sur une même parcelle) peut contribuer à la sécurité alimentaire. Mais elle est mauvaise pour la nature. Elle entraîne la perte de ressources biologiques, comme les plantes, les animaux et les minéraux, ainsi que de processus écologiques. Au bout du compte, les êtres humains se voient privés de certaines choses favorables pour leur santé et leur bien-être, par exemple de plantes médicinales ou de variétés résistantes au climat et aux parasites.

Par essence, les systèmes socio-écologiques reconnaissent qu’au sein d’un paysage terrestre ou marin, de multiples acteurs cherchent à tirer de multiples avantages de la diversité des contributions que celui-ci apporte à la société et à l’économie.

En fonction de l’acteur, ces avantages qui ne s’excluent pas mutuellement peuvent être :

  • Relationnels : c’est-à-dire lorsque les gens ont une relation avec différents aspects de la nature. Par exemple, avec un lieu sacré ou esthétiquement beau. La nature peut également avoir un rôle éducatif ou produire des variétés spéciales de cultures liées à des identités culturelles, par exemple. Les avantages relationnels influencent de fait les habitudes de production, de consommation et de gestion des populations dans différents contextes.
  • Instrumentaux : lorsque la nature fournit un bien, tel que de la nourriture, des médicaments ou des fibres, ou quelque chose qui aide à produire un bien.
  • Intrinsèque : la valeur de certaines ressources réside dans le fait qu’elles existent tout simplement.

La particularité de l’approche des systèmes socio-écologiques est qu’elle englobe la diversité des dimensions sociales et écologiques dans différents types de contextes socio-politiques, environnementaux et économiques. En outre, elle permet de faire des choix éclairés sur les compromis qui se présentent lors des interactions entre les êtres humains entre eux et entre les êtres humains et la nature. En d’autres termes, les questions d’équité et de durabilité au sens large sont intégrées dans la conception de ces approches systémiques.

Les approches systémiques socio-écologiques vont au-delà des approches nexus plus connues, qui examinent les interconnexions entre des secteurs liés, comme le nexus alimentation-énergie-eau, ainsi que des approches systémiques au sein d’un secteur (par exemple, les systèmes agroalimentaires ou les systèmes de santé). Les approches nexus et systémiques ne tiennent pas encore suffisamment compte de l’ensemble des activités et des valeurs inhérentes à un paysage terrestre ou marin.

Sur le terrain, la socio-écologie donne un plus grand sens de l’action à chaque groupe d’acteurs, y compris les populations marginalisées, telles que les peuples autochtones et les communautés locales, et d’autres, notamment les populations migrantes dans les villes. Elle leur permet de faire partie de la solution pour lutter contre la perte de biodiversité et les effets du changement climatique, et de contribuer à assurer la prospérité de la population humaine. Elle laisse également la place à d’autres modèles de planification et d’évaluation non traditionnels (par exemple la richesse inclusive, l’économie de la décroissance et l’économie de l’entraide) pour rendre compte de la croissance et de la prospérité d’une économie.

Qu’est-ce que la résilience socio-écologique ?

La résilience socio-écologique est « la capacité à s’adapter ou à se transformer face aux changements dans les systèmes socio-écologiques, en particulier les changements inattendus, de manière à continuer à assurer le bien-être de l’Homme [sic] ».

En d’autres termes, il s’agit d’un état de veille anticipative qui nous permet de faire face et de nous adapter aux diverses perturbations du système socio-écologique qui peuvent résulter de facteurs naturels, sociaux ou économiques.

Cet état de veille doit toutefois être activement cultivé et répondre à plusieurs impératifs, notamment :

  • Les besoins humains fondamentaux : par exemple, l’alimentation, la santé, le revenu et le logement.
  • Les besoins liés à la sécurité : par exemple, l’accès aux ressources naturelles, les droits et la capacité de prendre des décisions.
  • Les besoins d’appartenance : par exemple, le sentiment d’appartenance, l’identité, l’équité et la justice.
  • Les besoins d’estime de soi : par exemple, la confiance en soi nécessaire à la négociation et à l’éducation.

Tous ces éléments sont liés à la santé des écosystèmes et des ressources biologiques, ainsi qu’aux capacités, aux compétences et aux connaissances des personnes qui les utilisent. En outre, pour parvenir à la résilience socio-écologique, il faut que des groupes d’acteurs divers et nombreux collaborent à l’identification de solutions adaptées aux différents contextes.

L’alignement des activités humaines sur la promotion de la résilience nécessite des initiatives sur plusieurs fronts afin de garantir, entre autres, que :

  • Les différentes politiques sectorielles n’ont pas d’objectifs contradictoires.
  • La planification et la mise en œuvre suivent les principes de co-apprentissage, de co-conception, d’examen par les pairs et de soutien.
  • Le développement de partenariats inclusifs et la coopération entre les différents groupes d’acteurs sont activement recherchés et encouragés.
  • Le financement adéquat nécessaire aux points d’intervention est accessible et adapté à l’objectif visé.
  • Les agences (qu’elles soient dirigées par l’État ou par des organisations non étatiques) investissent dans des mesures de communication efficaces et dans des activités de développement des capacités réflexives qui permettent l’apprentissage par les pairs et l’apprentissage à travers différents types d’expertise.

Bien que cette liste de souhaits puisse sembler idéaliste, l’implication de tous et toutes est nécessaire pour atteindre l’objectif de vivre en harmonie avec la nature. De nombreux exemples à travers le monde montrent qu’une telle approche fonctionne (voir, entre autres, les exemples du partenariat international pour l’initiative Satoyama). Ce qu’il nous faut maintenant, c’est la volonté politique, à tous les niveaux de mise en œuvre, de faire de ce qui est faisable une possibilité concrète.

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Les nouveaux marchés du carbone peuvent-ils favoriser le financement de l’agriculture durable en Afrique ? https://globaldev.blog/fr/les-nouveaux-marches-du-carbone-peuvent-ils-favoriser-le-financement-de-lagriculture-durable-en-afrique/ Wed, 28 Feb 2024 16:27:25 +0000 https://globaldev.blog/?p=6624 Les nouveaux marchés du carbone réglementés par les Nations unies, qui remplacent le mécanisme de développement propre largement critiqué, apportent un espoir financier et pourraient offrir une plus grande durabilité de l’agriculture pour les pays partenaires émergents d’Afrique. Mais le succès de ces marchés dépend de la manière dont ils sont actuellement négociés et mis

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Les nouveaux marchés du carbone réglementés par les Nations unies, qui remplacent le mécanisme de développement propre largement critiqué, apportent un espoir financier et pourraient offrir une plus grande durabilité de l’agriculture pour les pays partenaires émergents d’Afrique. Mais le succès de ces marchés dépend de la manière dont ils sont actuellement négociés et mis en œuvre.

Le potentiel que représente l’échange de droits d’émission pour financer l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses effets est immense. Le marché mondial des crédits carbone devrait passer de 402,58 milliards de dollars en 2022 à près de 4 434 milliards de dollars en 2031, soit un taux de croissance annuel de 31 %.

Dans le même temps, la demande des pays du Sud pour financer uniquement l’atténuation, sans même parler de l’adaptation, est estimée à 6 000 milliards de dollars d’ici 2030. Pour combler ces écarts financiers, « il est essentiel de mobiliser et d’orienter plus efficacement les financements publics et privés vers des objectifs liés au climat », comme l’affirmaient des chercheurs et chercheuses dans un article datant de 2021.  

Par le passé, on a négligé les pays du Sud et refusé de les voir comme des partenaires égaux dans les initiatives de financement de la lutte contre le changement climatique, les considérant plutôt comme des sites permettant de compenser les émissions des entreprises du Nord. Mais depuis 2015, les marchés du carbone sont entrés dans un processus de transformation en vertu de l’article 6 de l’Accord de Paris des Nations unies. Un processus qui, on peut le penser, place les pays du Sud sur un pied d’égalité avec les pays du Nord pour ce qui est de capter les gains de la finance climatique provenant de ces marchés.

Comme l’a souligné le Groupe africain de négociateurs, ces nouveaux marchés du carbone comportent toutefois des risques pour les pays autrefois négligés : « Pour être inclusifs, les avantages de l’article 6 de l’Accord de Paris doivent pouvoir profiter à toutes les Parties, en particulier celles dont les émissions historiques de GES [gaz à effet de serre] sont faibles. Ce sont ces pays qui ont le plus besoin d’investir dans le développement durable tout en étant très vulnérables aux effets néfastes du changement climatique résultant des émissions de GES qui ont favorisé la prospérité ailleurs ».

Marchés du carbone et agriculture africaine

Les débats sur le financement de l’atténuation et l’adaptation par les marchés du carbone sont extrêmement pertinents pour les pays agricoles d’Afrique. La distribution asymétrique des émissions historiques et les coûts à venir de la crise climatique sont particulièrement évidents dans les pays qui dépendent fortement de la production alimentaire pour leur sécurité alimentaire nationale, leurs moyens de subsistance et leurs recettes d’exportation.

C’est pourquoi la transformation durable des systèmes alimentaires est une priorité essentielle pour de nombreux pays africains. Par exemple, étant donné que l’agriculture contribue à hauteur de 35 % au PIB de l’Afrique et qu’elle emploie officiellement plus de la moitié de sa population, la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) prévoit d’encourager massivement la transformation durable des systèmes alimentaires.

L’agriculture est également l’un des principaux facteurs du changement climatique, puisqu’elle représente environ 21 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les possibilités d’atténuation du changement climatique dans ce secteur suscitent donc de plus en plus d’attention, tout comme la nécessité d’adapter les systèmes agricoles aux nouvelles conditions climatiques et à l’augmentation de la population mondiale.

Nouveaux marchés du carbone au titre de l’article 6 selon la réglementation de l’ONU

L’idée de mobiliser des capitaux mondiaux en faveur de l’action climatique par l’intermédiaire des marchés du carbone remonte au protocole de Kyoto de 1997. Depuis, une vaste industrie de la compensation a vu le jour.

Le mécanisme de développement propre (MDP), le système de compensation des émissions de carbone mis en place par le protocole de Kyoto, a été très contesté en raison de ses effets limités sur la réduction réelle des émissions. Il a en outre provoqué des destructions socio-environnementales, la dépossession et l’exclusion des populations locales dans les pays d’accueil, et créé des dépendances externes à l’égard des investissements des grandes entreprises du Nord, ce qu’on a pu qualifier de « colonialisme du carbone ».

Pour répondre à ces critiques, la nouvelle réglementation du marché du carbone, résumée à l’article 6 de l’Accord de Paris, promet une plus grande responsabilité, une participation équitable des pays en développement et une forte orientation sur les résultats en matière de durabilité.

L’article 6 définit un cadre pour la coopération volontaire entre les nations désireuses d’atteindre leurs objectifs en matière de climat. L’un des aspects clés de cet article est la possibilité pour les pays de transférer les crédits carbone obtenus grâce à la réduction de leurs émissions. Un pays reçoit des crédits, appelés résultats d’atténuation transférés au niveau international (RATNI), en échange de la réduction des émissions d’un autre pays grâce à des projets de développement durable. Les RATNI sont pris en compte dans la contribution déterminée au niveau national (CDN) du pays qui en achète grâce à la mise en œuvre du projet dans le pays d’accueil (figure 1).

Il est toutefois important de noter que les Nations unies ont conçu un outil de durabilité pour éviter que ces activités de compensation ne causent des dommages sociaux et environnementaux et pour obtenir des résultats positifs même au-delà des seuls RATNI.

Figure 1 : Transfert des RATNI : La Suisse achète des crédits carbone au Ghana par la mise en œuvre d’un projet de riziculture durable afin de contribuer à la CDN du Ghana par des réductions réelles, en y ajoutant les émissions de la Suisse afin d’éviter un double comptage des réductions d’émissions.

Figure 2 : Nombre de projets par type

La riziculture durable au Ghana met en œuvre l’article 6

La production de RATNI destinés à être échangés sur les marchés mondiaux du carbone est liée à divers secteurs, généralement associés à la production et à la distribution d’énergie verte et à l’efficacité énergétique (voir figure).

Selon la CCNUCC, sur les 137 projets pilotes prévus au titre de l’article 6, 77 % sont menés en collaboration avec des pays asiatiques, 13 % avec des pays africains et 6 % avec des pays d’Amérique. Le premier projet pilote au titre de l’article 6 est un projet de riziculture durable au Ghana, signé entre la Suisse et le gouvernement ghanéen en 2022. Ce projet devrait couvrir près de 80 % de la production de riz du Ghana et permettre d’économiser environ 1 million de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone d’ici à 2030 grâce à la formation des petits exploitants à des techniques agricoles qui réduisent leur empreinte carbone, leur consommation d’eau et leurs émissions de méthane.  

L’accord permet aux acteurs publics et privés ghanéens de collaborer à des mesures d’atténuation et d’échanger des crédits carbone avec la Suisse contre paiement, tout en maintenant les avantages du développement au Ghana (figure 1). Il vise également à garantir que les entreprises vertes émergentes ne causent pas de dommages à l’environnement et respectent les droits de l’homme, mettant ainsi en œuvre une approche holistique du développement durable et de l’industrialisation sensible au climat. Cette approche coopérative est essentielle pour débloquer des ressources financières capables de soutenir des initiatives climatiques, telles que l’adoption de pratiques respectueuses du climat dans les rizières irriguées.

Les voies à suivre et les défis politiques

À ce jour, l’article 6 est censé mobiliser des capitaux pour financer des voies de développement régional durable, en fonction des processus de négociation en cours et des rapports de force qui déterminent les règles du jeu de leur mise en œuvre.

La question de savoir si les nouveaux marchés du carbone amélioreront le financement de la transition écologique dans l’agriculture africaine est extrêmement complexe, compte tenu des différentes strates de gouvernance, de la multiplicité des acteurs impliqués et de la technicité de la question. Ceci est particulièrement pertinent pour les économies régionales qui dépendent des petits exploitants agricoles et des réseaux de fournisseurs locaux, étant donné que le MDP a négligé l’opportunité de développer un secteur agricole durable incluant les acteurs locaux.

Pour garantir une participation africaine forte et inclusive lors de la mise en œuvre de l’article 6, les approches coopératives doivent s’adapter aux besoins et aux atouts locaux. Avec un fort engagement régional et local, il est possible d’améliorer la capacité à mettre en œuvre les objectifs de développement durable des pays africains et les décisions d’investissement qui réduisent les lacunes en matière d’exploitation. À cet égard, la collaboration panafricaine peut créer des structures à long terme qui atténueront les déséquilibres de pouvoir à l’échelle mondiale et amélioreront la capacité institutionnelle à faire en sorte que les marchés du carbone soutiennent un développement durable inclusif, en particulier dans les industries de base telles que l’agriculture.

Les bénéfices générés par les nouveaux marchés du carbone dépendront donc des connaissances en matière de mise en œuvre, des capacités locales et du pouvoir de négociation des parties hôtes. Au cours des prochaines décennies, il conviendra de surveiller attentivement la manière dont ces nouvelles collaborations se concrétiseront, notamment en termes de résultats durables, de participation locale et d’équité entre les États.

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Les prêts irresponsables empêchent les pays du Sud de sortir du piège dette-climat https://globaldev.blog/fr/les-prets-irresponsables-empechent-les-pays-du-sud-de-sortir-du-piege-dette-climat/ Wed, 21 Feb 2024 14:14:10 +0000 https://globaldev.blog/?p=6578 La plupart des financements climat destinés aux pays du Sud se présentent sous la forme de prêts assortis d’intérêts élevés. Ces prêts, qui ne sont pas des subventions, augmentent le niveau d’endettement et rendent la lutte contre le changement climatique encore plus difficile pour ces pays. Ce billet décrit l’impact des prêts sur le financement

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La plupart des financements climat destinés aux pays du Sud se présentent sous la forme de prêts assortis d’intérêts élevés. Ces prêts, qui ne sont pas des subventions, augmentent le niveau d’endettement et rendent la lutte contre le changement climatique encore plus difficile pour ces pays. Ce billet décrit l’impact des prêts sur le financement du climat et explique pourquoi les aides sous forme de subventions sont essentielles pour que les pays du Sud puissent mettre en œuvre des mesures de lutte contre le changement climatique plus efficaces.

Quel est le rapport entre les prêts et le financement climatique ?

La majeure partie du financement climatique octroyé par les pays du Nord aux pays du Sud se fait sous forme de prêts. Les chiffres de l’OCDE montrent qu’en 2021, 49,6 milliards de dollars (68 %) du financement public de la lutte contre le changement climatique provenant des pays du Nord ont été accordés sous forme de prêts. À l’inverse, la valeur des subventions ne s’élevait qu’à 20,2 milliards de dollars américains (28 %). Ces chiffres s’inscrivent dans une tendance à long terme, où les prêts ont représenté plus de 70 % des financements publics pour le climat entre 2016 et 2021.

Dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, ces prêts augmentent encore davantage le coût de la lutte contre le changement climatique. Un rapport commandé par ONU Environnement a montré que la vulnérabilité d’un pays face aux risques climatiques augmente le coût du remboursement de la dette, jusqu’à 62 milliards de dollars de paiements d’intérêts supplémentaires (secteur public et privé) entre 2007 et 2016.

Ce « prélèvement » supplémentaire sur la vulnérabilité climatique par les créanciers publics et privés, ainsi que la prévalence des prêts dans le financement climatique, réduisent la capacité des pays du Sud à mettre en œuvre des mesures climatiques solides qui renforcent leur résilience au changement climatique et aux chocs économiques. Cette situation est d’autant plus préoccupante que l’objectif mondial actuel de financement du climat, fixé à 100 milliards de dollars, n’a jamais été atteint.

Qui plus est, les pays doivent rembourser ces prêts dans une période où le surendettement s’accentue et où les inégalités se creusent. Selon la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), 59 pays du Sud étaient confrontés à des niveaux élevés d’endettement en 2022 et, selon Debt Service Watch, les dépenses des pays du Sud pour le service de la dette intérieure et extérieure en 2023 étaient plus de 12 fois supérieures à ce qu’ils ont dépensé pour l’adaptation climatique.

De fait, en 2022, l’Assemblée générale des Nations unies a reconnu que le recours systématique à la dette publique et aux emprunts extérieurs pour faire face aux catastrophes risquait d’accroître le service de la dette, de freiner la croissance et de réduire les capacités d’investissement dans des mesures de résilience à long terme. Elle a souligné le rôle de l’allègement de la dette, y compris son annulation, dans la prévention des crises.

L’ombre des prêts multilatéraux sur le financement climatique

Le financement climatique par la dette n’est pas un phénomène limité aux flux financiers bilatéraux entre les pays. Entre 2016 et 2020, seuls 23 % des financements climat des banques multilatérales de développement (BMD) (à l’exclusion des fonds multilatéraux pour le climat) étaient concessionnels (plus abordables car à des taux inférieurs à ceux du marché).

Les BMD déterminent quels pays sont éligibles au financement climatique concessionnel en utilisant les critères de l’OCDE pour le financement du développement lié au climat. Mais les critères actuels empêchent les pays du Sud d’accéder à la fois au financement du développement lié au climat et au financement des BMD.

De nombreux pays du Sud ont proposé des indicateurs de vulnérabilité multidimensionnelle (IVM), qui définissent l’accès au financement concessionnel en fonction des besoins et des vulnérabilités. Les pays vulnérables ont également lancé de nombreux appels pour que le financement soit fourni sous forme de subventions. En attendant, pour que tous les pays aient accès au financement climatique, les objectifs de la CCNUCC en matière de financement climatique doivent être atteints dans leur intégralité.

Les conséquences des prêts paralysants

Malgré les conséquences économiques et sociales d’un lourd endettement, les pays qui subissent les effets du climat n’ont souvent d’autre recours que d’accepter des prêts. Par exemple, le coût total des inondations historiques qui ont frappé le Pakistan en 2022 est estimé à 46,4 milliards de dollars. Malheureusement, le manque de possibilités de subventions a conduit le pays à s’endetter davantage. Lors d’une conférence d’appel au financement au début de l’année 2023, on a appris que 90 % des fonds accordés au Pakistan prenaient la forme de prêts étalés sur une période de trois ans. Ces prêts font peser sur le pays une dette de 8,7 milliards, quand ce dont le Pakistan avait réellement besoin, c’était des subventions.

Une analyse du Fonds monétaire international (FMI) portant sur 11 « catastrophes naturelles » entre 1992 et 2016 montre que lorsque les catastrophes ont endommagé leur produit intérieur brut (PIB) de plus de 20 %, les niveaux d’endettement ont augmenté dans les pays du Sud. Elle montre en particulier que la dette publique est passée d’une moyenne de 68 % du PIB l’année de la catastrophe climatique à 75 % du PIB trois ans plus tard. Cette analyse confirme la nécessité de donner la priorité aux subventions plutôt qu’aux prêts.

Alors que le changement climatique continue de s’intensifier, en même temps que s’accroissent les vulnérabilités financières et s’affaiblissent les capacités de réponse nationales, les bailleurs de fonds dans le domaine du climat doivent commencer à évaluer avec précision l’adéquation des prêts en tant qu’instruments de financement de la lutte contre le changement climatique.

La CNUCED a élaboré un ensemble de principes non contraignants pour encourager les prêts et emprunts souverains responsables. Dans le contexte où les prêts pour le financement du climat sont excessifs et où les subventions et les financements confessionnels sont rares, il serait essentiel de mettre à jour ces principes et de convenir de règles contraignantes en matière de prêts et d’emprunts responsables applicables aux flux financiers publics et privés pour le développement et le financement du climat.

À tout le moins, les contributeurs au financement climatique (bilatéraux, multilatéraux, privés et intermédiaires financiers) doivent veiller à ce que les conditions de prêt soient équitables, transparentes et conçues de manière participative. L’absence de contrôle parlementaire et public augmente les risques d’emprunts et de prêts irresponsables. Les pays risquent notamment d’accumuler des dettes trop coûteuses ou assorties de clauses coercitives, telles que les prêts garantis sur les ressources, où les prêts sont accordés en échange de ressources naturelles futures. Il en résulte des niveaux d’endettement insoutenables.

La prédominance des prêts dans le financement de la lutte contre le changement climatique renforce l’endettement dans les pays du Sud, confrontés à des taux d’endettement record. De nombreuses organisations de la société civile soulignent la nécessité de verser les fonds destinés à la lutte contre le changement climatique sous la forme de subventions. Il est essentiel que les pays du Sud aient accès à une solution équitable pour pouvoir régler leur dette ainsi qu’à des subventions leur permettant de mettre en œuvre des mesures climatiques efficaces.

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Préserver la biodiversité : le commerce et la finance au service d’un développement respectueux de la nature https://globaldev.blog/fr/preserver-la-biodiversite-le-commerce-et-la-finance-au-service-dun-developpement-respectueux-de-la-nature/ Wed, 14 Feb 2024 12:37:26 +0000 https://globaldev.blog/?p=6554 Les entreprises et les institutions financières sont confrontées à de graves risques en raison de la perte de biodiversité : non seulement elles dépendent des ressources naturelles, mais elles sont également considérées comme responsables de dommages considérables causés à l’environnement. La Conférence mondiale sur le développement 2023 a examiné les implications de la perte de biodiversité

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Les entreprises et les institutions financières sont confrontées à de graves risques en raison de la perte de biodiversité : non seulement elles dépendent des ressources naturelles, mais elles sont également considérées comme responsables de dommages considérables causés à l’environnement. La Conférence mondiale sur le développement 2023 a examiné les implications de la perte de biodiversité pour le secteur privé, soulignant le besoin critique d’une orientation vers un développement « positif pour la nature ».

Que peut-on faire pour résoudre la crise mondiale de la biodiversité et apporter des solutions « positives pour la nature » pour un développement durable ? Tel était le thème central de la conférence 2023 du Global Development Network (GDN). Des chercheuses et chercheurs, des responsables politiques et des praticien(ne)s du monde entier se sont réunis à Quito, en Équateur, pour discuter de cette problématique et des solutions possibles.

Plaider en faveur d’une action radicale pour remédier aux pertes potentiellement dévastatrices de la flore et de la faune pourrait reposer sur un argument moral concernant le respect des espèces et des relations complexes qui les unissent. Après tout, nous faisons tous et toutes partie de cet écosystème mondial. Mais il pourrait également s’agir d’un intérêt personnel. La nature fournit de nombreux services écologiques essentiels, notamment de la nourriture, des médicaments et de l’eau propre, sans lesquels l’humanité serait en grande difficulté.

Ce dernier argument devrait certainement convenir aux organisations du secteur privé, qui doivent de plus en plus tenir compte à la fois de leur impact sur le monde naturel et de leur dépendance à l’égard de ses ressources sous la forme de matières premières et d’autres intrants pour les processus de production. Les risques importants pour les affaires, associés à la perte de biodiversité sont une question cruciale pour les entreprises et les investisseurs.

En outre, de nouvelles données montrent que le « risque pour la biodiversité » n’affecte pas uniquement les prix des actifs financiers émis par le secteur privé, tels que les actions. Les recherches suggèrent qu’il nuit également aux notations de crédit souveraines dans les endroits où « l’effondrement partiel des écosystèmes » a nui à la pêche, à la production de bois tropicaux et à la pollinisation des espèces sauvages. Les marchés financiers n’ignorent plus la nature.

Alimentation et agriculture

Le secteur de l’alimentation et l’agriculture a un impact particulièrement important sur la nature. Comme le souligne la Banque mondiale, « c’est le fondement de la sécurité alimentaire, mais il est extrêmement vulnérable au changement climatique et contribue largement aux émissions de gaz à effet de serre ainsi qu’à la perte d’habitats et de biodiversité ». La gestion des compromis entre la conservation écologique et la garantie d’une alimentation suffisante pour tous et toutes est l’un des grands défis à relever pour un développement respectueux de la nature.

La conférence du GDN a donné lieu à une séance plénière sur l’équilibre entre les objectifs de production et de conservation, au cours de laquelle Jyotsna Puri, du Fonds international de développement agricole, a déclaré : « Nous produisons déjà assez de nourriture pour dix milliards de personnes et l’industrie alimentaire contribue à un tiers des émissions de carbone. Nous devons repenser le système de production alimentaire afin de traiter la nature à sa juste valeur. » Elena Lazos Chavero, de l’Universidad Nacional Autónoma de Mexico, a ajouté : « Ce que nous devons introduire dans le débat sur l’agriculture durable, la sécurité alimentaire et la biodiversité, c’est la justice alimentaire et l’équité sociale. »

Mais les grandes entreprises alimentaires (ou Big Food) en font-elles assez pour la durabilité ? Non, si l’on en croit la dernière étude comparative sur l’alimentation et l’agriculture de la World Benchmarking Alliance, qui classe les 350 entreprises les plus influentes du secteur en fonction de leur impact sur l’environnement, la nutrition et la société. D’après les données, la grande majorité des entreprises manquent à leur devoir de protéger la Terre et de nourrir la population mondiale de manière équitable.

Commerce

Le commerce international est un autre domaine clé pour les compromis. Le commerce peut exacerber la dégradation de la biodiversité, mais il a également la capacité de soutenir sa conservation, son utilisation durable et sa restauration. Dans un atelier sur un commerce positif pour la nature et le développement durable, Marianne Kettunen, de TRADE Hub, a déclaré que la coopération internationale et l’alignement des politiques commerciales sur les réglementations environnementales, la suppression des subventions nuisibles et la promotion de pratiques durables peuvent contribuer à résoudre la crise de la biodiversité.

Un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement remarque que le Cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal (GBF), adopté en décembre 2022, fournit un nouveau point de référence en matière de pertinence de politique commerciale pour l’agenda de la biodiversité. L’attention croissante portée à l’environnement et au développement durable au sein de l’Organisation mondiale du commerce offre également l’occasion de discuter de la manière dont les politiques commerciales pourraient soutenir la mise en œuvre de l’agenda – et l’aligner sur l’Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable et ses Objectifs de développement durable – le commerce durable étant partie intégrante de la solution.

Finance

Qu’en est-il des interactions entre la nature et le système financier ? Comme le changement climatique ces dernières années, la perte de biodiversité est de plus en plus reconnue comme une source de risque financier susceptible de menacer la stabilité financière. Elle relève donc du mandat des banques centrales et des autorités de surveillance financière. Un rapport du Network for Greening the Financial System conseille à ces autorités publiques de commencer à évaluer le degré d’exposition des systèmes financiers à ce risque, en développant des analyses de scénarios et des tests de résistance en rapport avec la biodiversité, ainsi que des tableaux de bord de mesures de la biodiversité.

Le rapport appelle également à la mise en place de « l’architecture financière nécessaire pour mobiliser les investissements en faveur d’une économie respectueuse de la biodiversité ». Ce défi a été largement discuté lors de la conférence, notamment en référence au « Sommet pour un nouveau pacte financier mondial » convoqué à Paris par le président Macron en juin 2023. Son objectif était de « poser les bases d’un système financier international renouvelé, créant les conditions d’un choc de financement pour qu’aucun pays n’ait à choisir entre la réduction de la pauvreté, la lutte contre le dérèglement climatique et la préservation de la biodiversité ».

La création de nouvelles catégories d’actifs positifs pour la nature constitue un élément clé du programme de financement. Ces questions ont été abordées lors d’une conférence plénière sur le financement de la conservation de la biodiversité. Camilo Santa, de la Banque interaméricaine de développement (BID), a cité un certain nombre d’exemples, dont l’échange « dette-nature » de l’Équateur, qui consiste à vendre des « obligations bleues » qui serviront à financer la conservation des îles Galápagos, l’un des écosystèmes les plus précieux au monde. Ce cas équatorien pourrait servir de modèle à d’autres pays très endettés mais riches en nature. La BID a également aidé des pays comme la Colombie et le Costa Rica à élaborer des stratégies de redressement post-pandémie fondées sur le capital naturel.

La voie à suivre

L’objectif ultime de tous ces projets et programmes relatifs à la biodiversité et au développement durable est de soutenir une réorientation des flux financiers mondiaux vers des résultats positifs pour la nature plutôt que vers des résultats négatifs comme actuellement. Comme l’ont largement reconnu les participants à la conférence du GDN, cela supposera une combinaison d’initiatives des secteurs public et privé, ainsi que diverses mesures de type bâtons et carottes pour encourager les changements nécessaires des comportements humains individuels et collectifs.

Nous pouvons tirer de nombreux enseignements de notre réponse à la menace du changement climatique. Par exemple, la Task Force on Climate-related Financial Disclosures (groupe de travail sur la publication d’informations financières relatives au climat), qui a galvanisé l’information des entreprises sur les risques climatiques, a inspiré la Taskforce on Nature-related Financial Disclosures  (TNFD ou groupe de travail sur la publication d’informations financières relatives à la nature). Cette dernière se décrit comme « une initiative dirigée par le marché, fondée sur la science et soutenue par le gouvernement, qui fournit aux organisations les outils nécessaires pour agir sur les questions liées à la nature en constante évolution ». La TNFD a publié des directives détaillées à l’intention des entreprises et des milieux financiers sur la manière d’intégrer la nature dans les prises de décisions.

Les gouvernements commencent également à tirer les leçons de la réponse au changement climatique en finançant la conservation de la nature, par exemple dans le cadre du programme national de croissance verte du Brésil et du Green Deal européen. La proposition de loi de l’Union européenne (UE) sur la restauration de la nature représente davantage un « bâton » qu’une « carotte ». À l’instar de la législation européenne précédente visant à lutter contre le changement climatique, cette loi établirait des objectifs juridiquement contraignants pour les écosystèmes forestiers, marins, urbains et agricoles.

De telles initiatives constituent en fait une pression auto-imposée sur les gouvernements pour les inciter à atteindre les objectifs de conservation – et ceux-ci exerceront à leur tour une pression sur le secteur privé et la société dans son ensemble.

En fin de compte, la protection de la biodiversité peut être justifiée par les avantages économiques, sociaux et sanitaires qu’apporte la nature. Un développement positif pour la nature est bon pour les gens et pour la planète.

La photographie accompagnant l’article et intitulée « Before the sun sets » a été prise par Santiago Sainz-Trápaga. Elle a remporté la troisième place dans la section sur la préservation de la biodiversité du concours photo organisé par le GDN en collaboration avec le WWF Équateur lors de la conférence 2023 du GDN sur la biodiversité et le développement.

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Intégrer des solutions fondées sur la nature dans le siècle urbain https://globaldev.blog/fr/integrer-des-solutions-fondees-sur-la-nature-dans-le-siecle-urbain/ Wed, 07 Feb 2024 14:40:30 +0000 https://globaldev.blog/?p=6511 Les efforts visant à lutter contre le déclin de la biodiversité sont essentiels dans les villes, où les gens affluent de plus en plus en quête d’une vie meilleure. Les « solutions fondées sur la nature » permettent de préserver la nature dans les environnements urbains, tout en luttant contre la pollution, le changement climatique, la pauvreté

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Les efforts visant à lutter contre le déclin de la biodiversité sont essentiels dans les villes, où les gens affluent de plus en plus en quête d’une vie meilleure. Les « solutions fondées sur la nature » permettent de préserver la nature dans les environnements urbains, tout en luttant contre la pollution, le changement climatique, la pauvreté et les inégalités. Mais comme l’ont expliqué les intervenants de la Conférence mondiale sur le développement 2023, ces solutions doivent être solidement intégrées dans les politiques publiques, les pratiques commerciales et les discussions de la société civile.

« Dans un monde où les villes se développent et s’étendent à un rythme sans précédent, il devient de plus en plus évident que nous devons faire des investissements stratégiques dans l’urbanisation verte pour assurer un avenir durable… Pour que nos villes restent saines, propres et prospères, la biodiversité doit être une priorité et les financements doivent suivre. »

Tels sont les mots de David Cooper, secrétaire exécutif par intérim de la Convention sur la diversité biologique, à l’occasion de la Journée mondiale des villes en octobre 2023. Son appel à l’action a coïncidé avec sa participation à la conférence 2023 du Global Development Network (GDN) à Quito, en Équateur, où des chercheuses et des chercheurs, des responsables politiques et des praticien(ne)s de divers horizons ont discuté de la menace que la perte de la variété et de l’abondance des espèces et des écosystèmes fait peser sur le développement durable. Le potentiel du cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal, qui vise à promouvoir des actions permettant de protéger 30 % des terres, des océans, des zones côtières et des eaux intérieures de la planète d’ici à 2030 et de parvenir à « un monde en harmonie avec la nature d’ici 2050 » a été au centre de l’attention lors de cet événement.

Dans le contexte des environnements urbains, dans lesquels deux tiers de la population mondiale vivront probablement d’ici le milieu du siècle, la clé de la réalisation de ce dernier objectif réside dans les « solutions fondées sur la nature ». Ces éléments de l’infrastructure verte peuvent comprendre des arbres, des plantes, des zones humides, des parcs et des espaces ouverts qui produisent de l’oxygène, absorbent le carbone, atténuent la pollution de l’air, absorbent les précipitations et fournissent un habitat à la faune et à la flore. En général, ils favorisent à la fois un environnement sain et le bien-être des habitants.

Cet article présente les principaux enseignements politiques tirés de la conférence du GDN sur la manière d’intégrer les solutions basées sur la nature dans la vie quotidienne et dans nos villes pour un avenir plus durable.

Avenirs urbains

L’importance de la préservation des espèces et des écosystèmes ne concerne pas seulement les océans et les forêts tropicales. Lors de la séance plénière d’ouverture de la conférence, Thomas Elmqvist, de l’université de Stockholm, a fait état d’un consensus émergent : dans notre « siècle urbain », la santé de la Terre dépend de la coexistence des villes en croissance rapide et du monde naturel.

L’une des stratégies permettant de guider les villes vers l’objectif de conservation de la nature au bénéfice de la biodiversité et du bien-être humain consiste à faciliter un processus de planification fondé sur des visions positives des systèmes urbains parmi les parties prenantes. Elmquist a décrit le Urban Nature Futures Framework, qui permet d’élaborer des visions et des scénarios alternatifs pour la gestion de la nature dans les villes, sur la base de trois ensembles de valeurs.

Tout d’abord, il y a « la nature urbaine pour la nature ». Elle repose sur les valeurs intrinsèques de la biodiversité et soutient, par exemple, le repeuplement des parcs urbains par des espèces indigènes. Ensuite, il y a la « nature urbaine pour la société », qui repose sur les valeurs utilitaires de ce qui est le mieux pour le bien-être humain et qui encourage les solutions naturelles, telles que les infrastructures vertes, les toits verts et les zones humides artificielles pour améliorer le climat, la qualité de l’air et de l’eau, ainsi que le bien-être physique et mental. Enfin, il y a « la nature urbaine en tant que culture ». Fondée sur des valeurs relationnelles – les valeurs des interactions entre les personnes et la nature, ainsi qu’entre les individus dans la société – elle se manifeste dans les parcs, les jardins botaniques et l’agriculture urbaine, et est célébrée par des festivals et des œuvres d’art.

Intégrer la biodiversité dans le développement durable

Plusieurs sessions de la conférence du GDN ont mis l’accent sur la nécessité d’élargir les discussions sur les valeurs et les avantages de la nature à un public aussi large que possible et à tous les niveaux de la société, du local au mondial. Gabriel Quijandría, de l’Union internationale pour la conservation de la nature, a expliqué qu’une telle « intégration » de la biodiversité signifiait la prise en compte des considérations relatives à la biodiversité dans les processus décisionnels et les politiques dans des domaines clés tels que la réduction de la pauvreté, l’atténuation du changement climatique, le commerce et la coopération internationale. Elle s’applique également aux plans sectoriels dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, de la sylviculture, de l’exploitation minière, de l’énergie, du tourisme et des transports.

Mais comme l’ont reconnu plusieurs participant(e)s, l’intégration de la biodiversité dans ces différents secteurs est une tâche complexe et exigeante. Elle peut consister à parler aux communautés locales de l’importance des dauphins de rivière dans les chaînes alimentaires et les écosystèmes d’eau douce de l’Équateur – comme l’a décrit Jessica Pacheco du WWF-Équateur  – ou à persuader les investisseurs internationaux des avantages d’investir dans des obligations, des fonds fiduciaires et d’autres instruments financiers en faveur de la conservation – comme l’a expliqué Camilo Santa, de la Banque interaméricaine de développement.

L’OCDE a élaboré un « plan d’action » sur l’intégration des questions de biodiversité, dont le message central est que les gouvernements doivent « établir un dossier social et commercial solide ». Cela suppose une évaluation nationale des services écosystémiques et de l’ensemble de leurs avantages sociaux, y compris des valeurs monétaires, lorsque cela est possible, ainsi que de créer une base de données sur les facteurs, les pressions et l’état de la biodiversité. Le rapport recommande également d’élaborer des messages ciblés à l’intention des parties prenantes et de collaborer à l’identification de solutions, une idée qui a été reprise à maintes reprises au cours de la conférence.

Recherche, politique et éducation

Combler le fossé entre la recherche et la politique est un objectif central du GDN – et la conférence a donné lieu à de nombreuses discussions sur la manière d’y parvenir le plus efficacement possible dans les domaines de la crise de la biodiversité et du développement durable. Comme toujours, il est nécessaire d’intensifier la recherche. Les sciences naturelles doivent continuer à améliorer notre compréhension des écosystèmes et les sciences sociales doivent nous montrer comment le comportement humain, les structures sociales et les institutions influencent les efforts de conservation – ainsi que comment renforcer les capacités de recherche et l’impact politique dans les pays à faibles et moyens revenus.

L’ensemble des participant(e)s s’accordent à dire qu’un immense effort d’éducation est nécessaire, non seulement auprès des étudiant(e)s et du grand public, mais aussi auprès des responsables politiques. Gabriel Quijandría a mis l’accent sur l’un des principaux défis que pose l’intégration de l’environnement et de la biodiversité dans les politiques publiques : « Lorsque vous discutez des propositions avec un cabinet de responsables du secteur public, personne ne s’oppose à l’idée de protéger la biodiversité. Le problème réside dans la mise en œuvre des propositions. L’idée de traiter la question est limitée par les budgets, la bureaucratie et la peur de changer les choses. »

Mais il y a un espoir de changement. Les paroles prononcées par Carolina Rosero Cordero, de Conservation International Équateur, lors de la séance plénière d’ouverture, constituent un appel à l’action : « Nous devons être ambitieux et dévoués, et collaborer avec tous les secteurs pour aborder les questions de biodiversité et de développement. Et nous devons tous travailler ensemble – organisations non gouvernementales, entreprises commerciales, universités, organisations de la société civile et gouvernements, tout en intégrant les populations et les communautés autochtones dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques. »

La photographie accompagnant l’article et intitulée « Geoffroy’s Cats Fate » a été prise par Santiago Sainz-Trápaga. Elle a remporté la deuxième place générale et la première place dans la section sur la perte de biodiversité du concours photo organisé par le GDN en collaboration avec le WWF Équateur lors de la conférence 2023 du GDN sur la biodiversité et le développement.

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Biodiversité et développement durable : un agenda pour la science et la politique https://globaldev.blog/fr/biodiversite-et-developpement-durable-un-agenda-pour-la-science-et-la-politique/ Wed, 31 Jan 2024 14:47:31 +0000 https://globaldev.blog/?p=6494 La menace que représente le changement climatique pour le développement est désormais largement comprise : l’impact de la crise de la biodiversité est moins reconnu. La Conférence mondiale sur le développement 2023 a mis en lumière les fondements écologiques de nos économies, de nos moyens de subsistance et de notre bien-être, et a montré qu’une collaboration

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La menace que représente le changement climatique pour le développement est désormais largement comprise : l’impact de la crise de la biodiversité est moins reconnu. La Conférence mondiale sur le développement 2023 a mis en lumière les fondements écologiques de nos économies, de nos moyens de subsistance et de notre bien-être, et a montré qu’une collaboration efficace entre les différents secteurs de la société est essentielle pour trouver des solutions « positives pour la nature » pour le développement durable.

« Une croissance économique et un développement véritablement durables impliquent de reconnaître que notre prospérité à long terme repose sur un rééquilibrage entre notre exigence de biens et de services naturels et la capacité de la nature à les fournir. Cela signifie également qu’il faut tenir compte de l’impact de nos interactions avec la nature à tous les niveaux de la société. »

C’est par ces mots forts que Partha Dasgupta, de l’université de Cambridge, ouvre son étude indépendante sur l’économie de la biodiversité, commandée par le gouvernement britannique et publiée en 2021. À l’instar du rapport Stern, publié 15 ans plus tôt, qui mettait en garde contre les coûts de l’inaction face au changement climatique, le rapport final de M. Dasgupta explore les dangers de la perte de biodiversité – le déclin de la variété et de l’abondance des espèces et des écosystèmes – et ce qui peut être fait pour préserver les fondements écologiques de nos économies, de nos moyens de subsistance et de notre bien-être.

Le rapport Dasgupta a été publié avant la 15e conférence des parties (COP15) à la convention des Nations unies sur la diversité biologique, qui s’est tenue en décembre 2022 et qui a débouché sur un nouvel accord international. Le Cadre mondial pour la biodiversité (CMB) de Kunming-Montréal, adopté lors de la COP15, présente un plan visant à préserver la nature et à garantir qu’elle soit un moteur d’emploi et de croissance à long terme qui réduise également les émissions de carbone. Les principaux engagements sont les suivants, d’ici à 2030 :

  • protéger 30 % des terres, des océans, des zones côtières et des eaux intérieures de la planète – l’aspiration « 30×30 » ;
  • réduire de 500 milliards de dollars les subventions publiques annuelles qui encouragent les activités nuisibles à l’environnement ;
  • et réduire de moitié le gaspillage alimentaire.

La conférence 2023 du réseau mondial de développement (GDN) s’est concentrée sur ce que ces ambitions signifient pour les politiques publiques, les pratiques commerciales et la société civile. La rencontre, qui a rassemblé des chercheurs/euses, des responsables politiques et des praticien(ne)s de divers horizons venus du monde entier, en particulier du Sud, a été organisée en partenariat avec Future Earth et accueillie par l’Universidad San Francisco de Quito, en Équateur. Ce lieu semblait particulièrement approprié étant donné que l’Équateur est l’un des pays les plus mégadivers du monde, c’est-à-dire ceux qui abritent la majorité des espèces de la planète et un grand nombre d’entre elles sont endémiques.

Le défi de la perte de biodiversité pour le développement

La Terre est confrontée à un dangereux déclin de la nature en raison de l’activité humaine. Selon la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), un million d’espèces de flore et de faune, soit près d’un quart du total mondial, sont menacées d’extinction en raison de la déforestation, de la perte d’habitat, de la surexploitation, de la pollution et du changement climatique.

Cette perte de biodiversité a des conséquences considérables, notamment la perturbation des services écosystémiques, tels que la pollinisation, la régénération des sols et la séquestration du carbone, qui sont essentiels au bien-être de l’homme.

Mais un changement de cap est possible. Comme l’a déclaré Odile Conchou, de l’Agence française de développement, en ouvrant l’une des séances plénières de la conférence, le Forum mondial sur l’environnement a tracé la voie vers « un monde vivant en harmonie avec la nature d’ici 2050 » et il est maintenant temps d’agir. Cela nécessite une coopération locale, nationale et mondiale entre le secteur public, le secteur privé et la société civile.

Un financement adéquat est essentiel pour assurer la protection de la biodiversité, la conservation des écosystèmes et éviter l’épuisement excessif du capital naturel (le stock mondial d’actifs naturels). Il est également essentiel d’aligner ces objectifs sur les autres objectifs du développement durable : la lutte contre la pauvreté, les inégalités et le changement climatique.

Pauvreté, inégalités et développement durable

Plusieurs sessions de la conférence se sont concentrées sur les liens et les compromis possibles entre la perte de biodiversité, le changement climatique, la pauvreté et l’inégalité mondiale. Par exemple, Luciano Andriamaro de Conservation International Madagascar, a fait remarquer que de nombreuses communautés dépendent des services écosystémiques mis en danger par la crise climatique, et que l’exploitation des ressources est également à l’origine de la perte de biodiversité. Deshni Pillay, de l’Institut national sud-africain de la biodiversité, a quant à elle examiné les avantages liés au maintien des infrastructures écologiques de son pays, qui ont le potentiel de créer des emplois et d’améliorer la sécurité alimentaire et hydrique.

Ivan Borja, consultant indépendant, a décrit la nécessité d’augmenter la productivité agricole en Équateur. Cela permettra non seulement d’augmenter les revenus des agriculteurs et agricultrices, mais aussi de freiner la disparition des forêts naturelles, qui nuit à la fois au climat et à la biodiversité. Hajer Kratou, de l’université d’Ajman, a adopté une perspective plus macro, en étudiant les effets de la perte de biodiversité sur les inégalités dans 60 pays sur une période de 25 ans. Son analyse confirme l’impact dévastateur de la déforestation sur l’accès à la nourriture et à l’eau des communautés les plus vulnérables.

Les systèmes alimentaires et l’équilibre entre production et conservation ont été longuement discutés au cours de la conférence, notamment lors d’une conversation entre Jyotsna Puri, du Fonds international de développement agricole, et Elena Lazos Chavero, de l’Universidad Nacional Autónoma de Mexico. Elles ont souligné l’importance de placer les questions de biodiversité au cœur des secteurs de l’agriculture et de la pêche et, en particulier, la nécessité de s’attaquer au tiers de la production alimentaire qui est gaspillé, principalement dans les pays du Nord. La question de la propriété de la terre et de la production soulève des problèmes délicats lorsqu’un tiers des aliments est produit par de petits exploitants et le reste par des sociétés transnationales.

Peuples autochtones et communautés locales

Un autre thème récurrent de la conférence était l’importance de travailler avec les communautés locales, y compris les populations autochtones qui représentent 5 % de la population mondiale mais vivent dans des lieux qui abritent 80 % de la biodiversité de la planète. Girma Kelboro Mensuro, de l’université de Bonn, a fait valoir que dans les tropiques, les hommes et la nature « appartiennent à la même famille » et interagissent plus étroitement. Pour les communautés indigènes, a-t-il expliqué, la biodiversité est plus qu’une source de ressources : c’est aussi leur histoire et leur appartenance – « la culture définit la nature et la nature affecte la culture ».

Comment réagir en termes d’élaboration de politiques, voilà le défi. Laila Thomaz Sandroni, de l’Institut interaméricain de recherche sur le changement global, a souligné que, bien que les « peuples autochtones et les communautés locales » soient cités 16 fois dans le CMB, leur inclusion est basée sur des politiques qui sont souvent menées par d’autres acteurs et institutions. Le cadre, a-t-elle ajouté, témoigne d’une prise de conscience croissante, mais il n’envisage pas de modifier entièrement les asymétries de pouvoir préexistantes : les principaux instruments de protection du 30×30 sont les mêmes que ceux qui ont produit des injustices dans le passé.

Marla Emery, coprésidente du rapport d’évaluation de l’IPBES sur l’utilisation durable des espèces sauvages, a cité un exemple de conflit potentiel entre les solutions scientifiques aux menaces environnementales et les moyens de subsistance des populations autochtones. Les éoliennes construites en Norvège sur les terres ancestrales du peuple Sami ont suscité une vive controverse, opposant la demande d’énergie renouvelable au droit des éleveurs/euses de rennes à préserver leur culture.

Objectifs et mesures

Parmi les éléments clés du CMB figurent quatre objectifs pour 2050 et 23 cibles pour 2030. Dans les affaires mondiales, ces objectifs se situent désormais aux côtés des engagements de zéro net de l’Accord de Paris sur le changement climatique, et des 169 cibles des Objectifs de développement durable.

La question de savoir si ces objectifs constituent un moyen efficace de faire évoluer les choses a été largement débattue lors de la conférence. L’opinion générale semble être qu’il s’agit d’un « mal nécessaire ». Vanessa Ushie, de la Banque africaine de développement, a suggéré qu’ils permettent un effort de coordination au niveau mondial : « Nous avons besoin de plus de recherche, de connaissances et d’engagement de la part des différentes parties prenantes de la société, et des objectifs intégrés pourraient aider le secteur privé à comprendre. ».

De nombreux autres systèmes de mesure pourraient également s’avérer utiles pour lutter contre la perte de biodiversité. L’un d’eux est la typologie des écosystèmes mondiaux de l’Union internationale pour la conservation de la nature, qui vise à identifier les écosystèmes les plus importants pour la conservation de la biodiversité, la recherche, la gestion et le bien-être humain. Une autre, introduite par Alison Fairbrass de l’University College London, évalue les performances des pays en matière de « durabilité environnementale forte » . Cette mesure est basée sur des normes scientifiques qui représentent la situation dans laquelle le capital naturel peut maintenir ses fonctions au fil du temps.

L’un des thèmes dominants des discussions autour de tous ces objectifs et mesures était la nécessité de remédier à l’incapacité persistante de valoriser la nature d’une manière qui ait un impact réel sur le comportement humain. Comme l’indique un article paru dans Nature en août 2023, « Vingt-cinq ans après les publications fondamentales sur l’évaluation des services écosystémiques pour le bien-être humain, la résolution de la crise mondiale de la biodiversité implique toujours d’affronter les obstacles à l’intégration des diverses valeurs de la nature dans la prise de décision. »

Ce problème était au cœur de l’étude de Partha Dasgupta. Selon lui, le produit intérieur brut n’est plus adapté pour juger de la santé économique des nations. Il conclut qu’il est basé sur une application erronée de l’économie qui ne tient pas compte de la dépréciation des actifs, telle que la dégradation de la biosphère.

Lors de la conférence, Simon Levin, de l’université de Princeton, coauteur avec M. Dasgupta d’une étude récente sur les facteurs économiques à l’origine de la perte de biodiversité, a parlé de « richesse inclusive ». Ce concept englobe non seulement le capital physique et humain, mais aussi le capital naturel. Il ne tient pas seulement compte du stock total de capital naturel, mais aussi de sa répartition au sein de l’humanité, tout en reconnaissant que « nous sommes ancrés dans la nature ». Il peut être utilisé pour identifier les réformes institutionnelles à introduire pour gérer les biens publics mondiaux, tels que les océans, l’atmosphère et les forêts tropicales humides.

La conclusion de Dasgupta et Levin est un appel à l’action : « L’enracinement de l’humanité dans la nature a des implications considérables sur la façon dont nous devrions envisager les activités humaines – dans les foyers, les communautés, les nations et le monde. » Ce thème a été repris tout au long de la conférence et dans le discours de clôture de Jean-Louis Arcand, président du GDN.

M. Arcand a insisté sur la nécessité de poursuivre la collaboration pour parvenir à un développement « positif pour la nature ». Cela doit se faire à tous les niveaux : entre les secteurs public et privé, au niveau des perspectives locales et globales, des sciences naturelles et sociales, et entre les chercheurs/euses et les responsables politiques.

La photographie accompagnant l’article et intitulée « L’amour est dans l’océan » a été prise par Santiago Sainz-Trápaga. Elle a remporté la troisième place du concours photo organisé par le GDN en collaboration avec le WWF Équateur lors de la conférence 2023 du GDN sur la biodiversité et le développement.

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Les scénarios pour atteindre les cibles du cadre mondial de la biodiversité https://globaldev.blog/fr/les-scenarios-pour-atteindre-les-cibles-du-cadre-mondial-de-la-biodiversite/ Wed, 10 Jan 2024 14:24:38 +0000 https://globaldev.blog/?p=6425 La perte de biodiversité présente un risque majeur de déstabilisation de l’économie mondiale. C’est ce que démontre le Réseau pour le Verdissement du Système Financier (NGFS), qui a récemment élaboré un cadre conceptuel pour analyser et prévenir ce risque. Les scénarios sur lesquels s’appuient ces travaux présentent néanmoins des limites que nous proposons de dépasser,

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La perte de biodiversité présente un risque majeur de déstabilisation de l’économie mondiale. C’est ce que démontre le Réseau pour le Verdissement du Système Financier (NGFS), qui a récemment élaboré un cadre conceptuel pour analyser et prévenir ce risque. Les scénarios sur lesquels s’appuient ces travaux présentent néanmoins des limites que nous proposons de dépasser, notamment en intégrant les services écosystémiques dans l’évaluation et en adoptant une posture de science ouverte.

Au cours des dernières années la prise de conscience que la perte de biodiversité pourrait porter atteinte à la stabilité des prix et des systèmes financiers s’est fortement accélérée. Des études de cas au Brésil, aux Pays-Bas, en France et en Malaisie ont révélé que des pans importants des actifs détenus par les banques (entre 36 % et 54 % selon les études) dépendaient fortement de la stabilité d’au moins un service rendu par les écosystèmes. Ces travaux ont également souligné que des parts notables d’actifs financiers exerçaient des pressions importantes sur la biodiversité. Ces pressions sont telles qu’il y a un risque de perte de valeur financière, que ce soit en raison de politiques, de changements de comportement chez les citoyens responsables, ou de la concurrence d’entreprises innovantes visant à réduire les pressions exercées sur la nature.

Par conséquent, il devient impératif d’agir rapidement en explorant des approches novatrices, tout en améliorant la collecte de données sur la biodiversité, afin de mieux comprendre les défis économiques et les répercussions financières qui en découlent. C’est dans ce contexte que le Réseau pour le Verdissement du Système Financier (NGFS) a publié au mois de septembre son cadre d’analyse des risques financiers liés à la dégradation de la nature. Composé de banques centrales et de régulateurs financiers, le NGFS cherche à améliorer l’intégration des risques liés au changement climatique et à l’environnement, dans les modèles de prévision des banques centrales et des autorités de régulation.

Des scénarios pour évaluer les risques financiers liés à la nature

Ce nouveau cadre d’analyse donne aux membres du NGFS les bases conceptuelles fondées sur la science et sur un langage commun, pour commencer à évaluer et intégrer ces risques. Conscients de la nature sans précédent de ces nouveaux périls dans l’histoire de l’humanité, les opérateurs ont rapidement compris que l’observation des expériences passées des marchés financiers ou la simple extrapolation des tendances actuelles ne suffiraient pas. Ainsi, le NGFS préconise l’évaluation des risques à travers différents scénarios de futurs possibles. Ce sont ces scénarios qui permettent d’établir les célèbres « stress-tests » visant à apprécier la capacité de résilience des systèmes financiers face à la dégradation de la nature, ou aux mesures destinées à prévenir la déstabilisation de la vie sur la planète.

Différentes hypothèses d’évolutions possibles de la biodiversité sont ainsi formulées, afin de projeter comment celles-ci pourraient affecter les systèmes financiers (scénarios de risque physiques). D’autres scénarios concernent les changements à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs du nouveau cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal (CMB), conclu en décembre 2022 (scénarios de risque de transition). En vertu de ce pacte, les pays signataires de la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies devront élaborer de nouvelles trajectoires nationales de développement durable et de protection du vivant. Ces trajectoires devraient viser à transformer de multiples secteurs économiques afin d’enrayer la perte de biodiversité d’ici à 2030 et d’entamer sa reconstitution d’ici à 2050.

Des limites importantes

Or, il se trouve que les scénarios globaux et quantitatifs de la biodiversité mondiale rencontrent de nombreuses limites.

On ne trouve, par exemple, pas de scénarios de risques physiques permettant de projeter la dégradation non-linéaire1 de la biodiversité et des services écosystémiques qu’elle rend, selon différentes trajectoires de développement socio-économiques. En effet, l’humanité exerce des pressions sur les écosystèmes, pouvant conduire à des changements irréversibles. Or, la disparition de ces pressions ne conduit pas systématiquement au rétablissement complet du système, mais peut parfois donner lieu à l’établissement d’un écosystème alternatif. Les rares tentatives que nous avons identifiées pour mesurer les conséquences des politiques de transition sur les services rendus par la nature demeurent opaques. De plus, elles ne prennent pas en considération la possibilité d’éventuels dépassements de points de bascule, suivis d’effondrements des écosystèmes.

Par ailleurs, les scénarios ne traitent en général que des risques de transitions. Ils n’intègrent pas d’éventuelles rétroactions liées aux changements induits par les scénarios. Par exemple, même si un scénario prévoit des changements drastiques de sobriété ou une dégradation massive de la biodiversité, la croissance économique des pays n’est pas impactée en conséquence. De plus, les cibles du CMB n’étant pas définies à l’échelle régionale ou des pays, les modélisations de l’effort à fournir pour opérer la transition des économies sont très différentes en fonction des scénarios, ce qui influence considérablement les résultats. Par exemple, dans certaines études, la cible qui consiste à protéger 30 % des surfaces terrestres sera appliquée différemment en fonction des pays, certains sauvegardant plutôt des zones riches en biodiversité, d’autres incluant des zones désertiques dans leur part d’aires protégées. Enfin, certains aspects cruciaux de la biodiversité, tels que la diversité génétique et la diversité des sols, sont souvent négligés dans certaines modélisations qui se limitent à évaluer seulement l’abondance des mammifères et des oiseaux.

Des pistes pour agir dès maintenant

Au regard de ces limites, le NGFS vient de publier des recommandations pour agir sans attendre que la science ait produit des modèles globaux d’évolution de la biodiversité et des services écosystémiques.

Pour ce faire,  nous conseillons à tous les acteurs de multiplier les approches de collecte, de publication ouverte et de distribution des données de biodiversité, y compris les approches non-conventionnelles (crowdsourcing de données, données satellitaires, enquêtes auprès des ménages et des entreprises, etc.), pour alimenter les futurs modèles tout en garantissant la reproductibilité des analyses.

L’absence de projections sur la dégradation des services rendus par les écosystèmes et la matérialisation de risques physiques pour le secteur financier ne doit pas être un prétexte à l’attentisme. Il est possible d’utiliser le cadre d’analyse de l’écart de soutenabilité environnementale (ESGAP) pour élaborer des scénarios physiques à court terme. Il permet de déterminer si les pays se rapprochent ou non d’un mode de fonctionnement sûr pour l’économie et estiment, par conséquent, le risque de rencontrer un point de basculement.

En ce qui concerne l’anticipation des risques financiers liés à la réduction des pressions sur la biodiversité, il est possible d’adapter les travaux récents sur l’analyse des risques de transition pour le changement climatique. Cela implique de comparer les secteurs économiques selon les pressions qu’ils exercent sur la biodiversité et compte tenu du biome dans lequel ils se produisent. Tous ces axes de recherches sont actuellement explorés par différentes équipes et devraient produire de nouveaux résultats utiles pour la communauté financière dans les prochaines années.

Ainsi, la complexité des enjeux liés à la biodiversité exige une action immédiate et novatrice de la part de toutes les parties prenantes, tant sur le plan de la collecte de données que de l’élaboration de scénarios de risques financiers. Face à l’urgence de la situation, il est impératif de multiplier les approches collaboratives et d’explorer des solutions dynamiques afin d’appréhender au mieux les défis économiques et financiers induits par la dégradation de la nature. Seule une action concertée de science ouverte, guidée par une compréhension approfondie des risques, permettra d’atteindre les ambitieuses cibles du cadre mondial de la biodiversité, préservant ainsi la stabilité des systèmes financiers et l’avenir de notre planète.

  1. Cuando la degradación de un ecosistema es mayor que la suma de las degradaciones de sus partes ↩

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GlobalDev, une année en bref : plongée dans la finance climatique, la fiscalité efficace et les inégalités de genre https://globaldev.blog/fr/globaldev-une-annee-en-bref-plongee-dans-la-finance-climatique-la-fiscalite-efficace-et-les-inegalites-de-genre/ Wed, 27 Dec 2023 11:04:18 +0000 https://globaldev.blog/?p=6388 2023 touche à sa fin et quelle année remarquable pour GlobalDev ! Nous avons célébré notre cinquième anniversaire en février et avons rafraîchi notre look et notre site web pour vous offrir à une expérience plus agréable. Pour mieux soutenir nos lecteurs, lectrices, auteurs et autrices du monde entier, nous avons élargi notre équipe afin de

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2023 touche à sa fin et quelle année remarquable pour GlobalDev ! Nous avons célébré notre cinquième anniversaire en février et avons rafraîchi notre look et notre site web pour vous offrir à une expérience plus agréable. Pour mieux soutenir nos lecteurs, lectrices, auteurs et autrices du monde entier, nous avons élargi notre équipe afin de pouvoir recevoir des articles en français et en espagnol, en plus de l’anglais.

En octobre, conformément à notre mission de soutien à la diffusion de la recherche sur le développement, nous avons organisé notre premier atelier de formation à la communication. Des chercheurs et chercheuses des pays à revenu faible et intermédiaire ont reçu des outils inestimables pour apprendre à communiquer efficacement leurs articles à un large public non universitaire. La formation a été un succès, et nous sommes enthousiastes à l’idée de considérer cette activité comme une pierre angulaire de notre programme, au côté du blog.

En parallèle, nous avons continué à faire ce que nous faisons le mieux : diffuser la recherche sur le développement dans le monde entier, un article à la fois, en vous donnant à vous, nos lecteurs et lectrices, l’expertise nécessaire pour résoudre les problèmes qui freinent la réussite du développement. Alors que l’année s’achève, l’équipe de GlobalDev a pris le temps de réfléchir aux thèmes et aux articles que nous avons publiés en 2023. Voici un aperçu de notre année.

La finance climatique a été au cœur des préoccupations de GlobalDev en 2023. Dans une série d’articles publiés en collaboration avec l’Institut universitaire des Nations unies pour l’environnement et la sécurité humaine, la Munich Climate Insurance Initiative (MCII) et  LUCCC/START, les auteurs et autrices de GlobalDev ont abordé les concepts fondamentaux et les obstacles au financement du climat, ses sources et ses effets sur les différentes communautés. Ils ont notamment présenté diverses méthodes d’évaluation du manque de ressources financières afin de lutter contre le changement climatique et souligné le rôle essentiel que représente un meilleur accès au financement climatique pour les femmes dans les pays à faible revenu afin d’améliorer la résilience des communautés face au changement climatique.

En outre, les recherches présentées par GlobalDev ont mis l’accent sur la possibilité d’affecter des fonds climatiques à des transferts monétaires destinés à lutter contre la pauvreté afin d’aider environ 30 millions de pêcheurs dans les pays du Sud, en atténuant l’impact du changement climatique sur leurs foyers et leurs moyens de subsistance. Le financement de la lutte contre le changement climatique a également été étudié en tant que moteur pour la mise en place de systèmes d’assainissement durables qui réduisent les émissions tout en soutenant la santé publique, la récupération des ressources et la résilience au changement climatique.

Un autre thème central de cette année a été la fiscalité et le développement. Dans une série de publications en collaboration avec le CERDI, l’UCA, la FERDI et l’équipe de conférence du GDN, nos auteurs et autrices ont présenté des perspectives novatrices sur les systèmes fiscaux et leur impact potentiel sur le développement. Ils et elles ont souligné la nécessité de restructurer les systèmes d’imposition et de dépenses pour soutenir les populations appauvries sans surcharger les gouvernements, tout en luttant contre les financements illicites qui détournent les fonds des initiatives cruciales dans la lutte contre la pauvreté et d’infrastructure.

Les auteurs et autrices se sont également penchés sur le rôle essentiel de la mobilisation des recettes fiscales pour soutenir les objectifs de développement, notamment en encourageant le respect de la loi par le biais d’efforts d’éducation ciblés sur les jeunes. En ce qui concerne les entreprises multinationales dans les pays en développement, ils et elles ont examiné l’impôt minimum mondial proposé par l’OCDE, remis en question l’efficacité des incitations fiscales et envisagé d’autres solutions. En ce qui concerne le financement de l’éducation, l’impact positif du Fonds fiduciaire pour l’éducation tertiaire du Nigeria, alimenté par une taxe de 2 % sur les bénéfices, a été étudié en tant que modèle potentiel de financement durable dans les pays en développement.

Cette série a également étudié la manière dont la fiscalité offre directement ou indirectement des solutions aux problèmes de développement. Les auteurs/rices ont présenté des stratégies pour réduire l’informalité dans plusieurs économies, utilisant l’Ouganda comme étude de cas. Cet article a montré comment les gouvernements peuvent utiliser stratégiquement le système fiscal pour réduire l’informalité tout en encourageant l’esprit d’entreprise et le développement des compétences. Par ailleurs, un article analysant la décision des Philippines de bloquer l’émigration des professionnels de la santé a suggéré qu’une taxe sur la migration temporaire de la main-d’œuvre pourrait préserver les services de santé locaux.

Enfin, cette série d’articles sur la fiscalité s’est penchée sur les conséquences négatives de certaines politiques. L’un d’eux, explorant l’impact de la taxation sectorielle de l’argent mobile, vise à mettre en garde contre les conséquences involontaires qui pourraient menacer les bénéfices d’une meilleure inclusion financière. Notre attention s’est ensuite portée sur l’Ouganda, où une taxe sur l’internet a suscité des inquiétudes quant à la limitation de l’accès des femmes et a souligné la nécessité d’analyser l’impact des politiques fiscales sur l’égalité femmes-hommes.

Nous avons également abordé la question de l’égalité des sexes avec un article en deux parties sur l’exclusion des femmes du processus de développement au Nigeria et au Viêt Nam, ainsi que via discussion sur les différences entre les sexes en matière de préférences sociales chez les petits garçons et les petites filles. Enfin, nous avons également abordé les conflits, la mobilité sociale, le financement du développement, la santé, et d’autres sujets encore.

Tout au long de l’année, notre engagement envers la diffusion de la recherche sur le développement est resté inébranlable.  En attendant 2024, nous vous invitons à rester connecté(e)s avec GlobalDev pour lire davantage d’articles de fond sur des défis de développement qui se font toujours plus nombreux. Grâce à nos partenariats avec des organismes de recherche et de développement de premier plan, nous avons préparé le terrain pour de nouvelles séries sur des sujets politiques essentiels, notamment la biodiversité et le développement. Nous vous remercions de votre soutien continu et vous souhaitons une nouvelle année à partager des recherches qui comptent pour un développement qui aboutit !

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Pourquoi les femmes devraient avoir un meilleur accès au financement climatique ? https://globaldev.blog/fr/pourquoi-les-femmes-devraient-avoir-un-meilleur-acces-au-financement-climatique/ Wed, 13 Dec 2023 13:24:20 +0000 https://globaldev.blog/?p=6356 Dans les pays à faible revenu, les femmes sont souvent très vulnérables aux effets du changement climatique. Mais elles sont aussi en position de force pour protéger leurs communautés de ses impacts – à condition d’avoir les ressources nécessaires. Cet article explique comment l’amélioration de l’accès des femmes au financement climatique en Ouganda peut permettre

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Dans les pays à faible revenu, les femmes sont souvent très vulnérables aux effets du changement climatique. Mais elles sont aussi en position de force pour protéger leurs communautés de ses impacts – à condition d’avoir les ressources nécessaires. Cet article explique comment l’amélioration de l’accès des femmes au financement climatique en Ouganda peut permettre aux communautés vulnérables de se prémunir contre les catastrophes climatiques.

Les communautés du monde entier sont directement menacées par le changement climatique, en particulier celles qui se trouvent dans des pays vulnérables, comme l’Ouganda. Les effets de ce phénomène sont généralisés et affectent l’agriculture, les ressources en eau et la stabilité socio-économique en général.

Le plan national de développement de l’Ouganda indique que le changement climatique met en péril l’ambition du pays de devenir une nation compétitive à revenu intermédiaire supérieur d’ici à 2040. En 2019, l’Ouganda a été classé 85e sur 149 pays dans l’indice mondial des risques climatiques 2017 de German Watch (German Watch Global Climate Risk Index).

Il a été calculé que l’inaction climatique coûtera entre 273 et 437 milliards de dollars entre 2010 et 2050. Le renforcement de la résilience, l’adaptation à des conditions changeantes et la réduction des effets négatifs dépendent tous de l’accès au financement de la lutte contre le dérèglement climatique.

Pour être efficace et équitable, ce financement doit cibler les communautés les plus vulnérables. Or, au sein des communautés à faibles revenus, les femmes sont souvent encore plus vulnérables aux effets du changement climatique. Cet article explore la manière dont un meilleur accès au financement permettra non seulement de soutenir les femmes, mais aussi d’améliorer les conditions de vie de leurs communautés.

La vulnérabilité des femmes face au changement climatique en Ouganda

Les effets du financement climatique sur les populations vulnérables en Ouganda dépendent fortement du genre des personnes qui en bénéficient. En effet, la vulnérabilité face au changement climatique et l’accès au financement peuvent être différents pour les hommes et les femmes.

Si l’on étudie par exemple comment les personnes des deux sexes emploient leur temps, les femmes en Ouganda sont souvent plus vulnérables aux menaces climatiques du fait des risques associés à leur travail dans la cuisine, la collecte de l’eau et l’agriculture.

Les femmes, les enfants, les personnes âgées et handicapées ainsi que les autres groupes vulnérables sont plus exposés physiquement, économiquement et socialement aux risques et aux catastrophes. Ainsi, ce sont le plus souvent les femmes qui sont chargées de s’occuper des enfants, ce qui réduit leurs chances d’échapper aux catastrophes. Les hommes ont tendance à fuir lorsque surviennent des crises telles que la famine, les sécheresses et les inondations, laissant derrière eux les femmes et leurs enfants.  

Les initiatives qui répondent aux besoins et aux vulnérabilités spécifiques des femmes devraient être prioritaires dans le cadre du financement de la lutte contre le changement climatique.

L’accès limité des femmes aux ressources, en particulier au financement climatique, les empêche également d’adopter des pratiques résilientes face à l’évolution du climat. Les femmes ont souvent moins accès à la technologie, à la terre et au crédit. Pour faire face aux problèmes posés par le changement climatique, il est capital de modifier en profondeur les comportements et les technologies et de reconnaître le rôle central des femmes dans l’agriculture. La plupart des obstacles auxquels sont confrontées les agricultrices pourraient être surmontés grâce à des technologies permettant d’économiser du temps et de la main-d’œuvre. Celles-ci aideraient les femmes en milieu rural à accroître la productivité agricole dans un climat en mutation, ce qui serait bénéfique pour l’ensemble de la communauté et de l’économie nationale. Les technologies et pratiques permettant d’économiser du temps de travail peuvent améliorer les revenus des femmes en réduisant la charge des tâches ménagères et en créant des opportunités d’autonomisation économique. Par exemple, des fours à biomasse plus propres et plus efficaces peuvent réduire le temps consacré à la cuisine et à la collecte de bois de chauffage, libérant ainsi du temps pour d’autres activités. De même, les technologies agricoles modernes peuvent renforcer l’autonomie des femmes dans les zones rurales en rendant l’agriculture plus efficace et en réduisant le travail physique qu’elle implique.

Le financement de la lutte contre le changement climatique peut contribuer à l’éducation des femmes et au renforcement de leurs capacités, en leur donnant les outils dont elles ont besoin pour participer activement au renforcement de la résilience et pour s’adapter au changement climatique. Toutefois, la plupart des programmes de formation et activités de renforcement des capacités en matière de prévention et de préparation aux catastrophes ciblent davantage les hommes que les femmes.

Les connaissances des femmes sont aussi généralement sous-représentées dans les bases de données relatives à l’atténuation et à la prévention des catastrophes. En général, les femmes ont une meilleure compréhension de leur environnement, ce qui pourrait être utilisé pour améliorer les initiatives de préparation aux catastrophes profitant à la fois aux hommes et aux femmes, telles que les programmes de gestion de l’environnement et les signaux d’alerte précoce diffusés par radio.

Comment aider les communautés à accéder au financement climatique.

En Ouganda, donner aux communautés les moyens d’accéder au financement climatique n’est pas seulement essentiel pour s’attaquer aux problèmes engendrés par le changement climatique. Cela permettra également d’améliorer la résilience des communautés en favorisant le développement durable et en améliorant le bien-être des groupes vulnérables.

Pour soutenir le développement des femmes et des filles dans un contexte de changement climatique et de développement de pratiques sensibles au genre, le ministère ougandais de l’eau et de l’environnement procède à des évaluations participatives de la situation en matière d’égalité des sexes. Cette démarche consiste à examiner les différences entre les sexes, entre autres facteurs sociaux, afin d’identifier les chocs, les cycles et les tendances (vulnérabilité), et d’évaluer les résultats pour aider les institutions à créer des programmes d’atténuation, de préparation et de prévention qui réduisent la vulnérabilité et augmentent la résilience.

L’objectif est d’améliorer l’efficacité et la durabilité des projets en intégrant des considérations de genre dans les initiatives de financement climatique. Ces évaluations ont déjà permis aux femmes et aux jeunes filles de mieux résister au changement climatique.

La gestion des risques de catastrophe (GRC) joue également un rôle crucial dans la mise à disposition de fonds pour les communautés à risque. Les sociétés peuvent se préparer et réagir plus efficacement aux catastrophes en investissant dans la réduction et la gestion des risques, ce qui, en fin de compte, atténuera leur impact et favorisera un avenir plus sûr et plus résilient. Pour mettre en œuvre efficacement les priorités de la GRC et accroître la résilience aux catastrophes liées au climat, l’accès au financement climatique est crucial.

Les priorités de l’Ouganda en matière de GRC sont décrites dans la politique nationale de gestion des catastrophes, adoptée en 2011. Ces priorités comprennent le renforcement des institutions et du financement pour l’adaptation au changement climatique, la création de plans d’adaptation multisectoriels, la mise en place de programmes visant à réduire l’impact socio-économique des catastrophes naturelles et du changement climatique, et le renforcement de la résilience des communautés au changement climatique. Grâce à cette démarche, les dirigeants municipaux sont désormais en mesure de créer leurs propres comités de prévention, d’atténuation et de réponse aux catastrophes, ainsi que d’élaborer et de mettre en œuvre leurs propres plans d’urgence et de gestion des risques de catastrophes. Les partenaires bilatéraux offrent également une aide au renforcement des capacités pour la préparation et la gestion des catastrophes ainsi que pour le rétablissement après une catastrophe, afin d’améliorer l’accès des femmes et des groupes vulnérables au financement tout en reconnaissant les difficultés que ces groupes rencontrent après les catastrophes. Par exemple, l’une des priorités est que ces groupes soient activement pris en compte dans l’évaluation des risques et l’élaboration de stratégies de résilience. Cela permet aux communautés de mieux se préparer aux catastrophes.

Le financement de la lutte contre le changement climatique peut tout aussi bien aggraver les disparités entre les hommes et les femmes que constituer un instrument efficace pour faire progresser la résilience, l’égalité des sexes et le développement durable pour tous les membres des populations vulnérables. Les projets de financement climatique doivent donc intégrer des mesures tenant compte de la dimension de genre pour les communautés vulnérables. Les femmes et les communautés défavorisées doivent également être des parties prenantes actives dans les projets de financement climatique. Ces mesures optimiseront l’impact des financements et des initiatives de résilience climatique, tout en renforçant l’autonomisation, l’équité et l’inclusivité. Enfin, même si des progrès ont été faits, il reste encore beaucoup à faire pour continuer à améliorer l’accès des femmes au financement en Ouganda et dans le monde entier.

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